Festival en chanson de Petite-Vallée 2024 | Dans l’Shed, Eliott Maginot, Michel Pagliaro, Marie-Jo Therio et Galaxie
C’est avec de bonnes bourrasques de vent que c’est ouvert le Festival en Chanson de Petite-Vallée. En plus des concerts, nous avons eu l’occasion de visiter le chantier du nouveau Théâtre de la Vieille Forge.
Depuis le 15 août 2017, il y a une priorité pour l’organisation du Festival en Chanson de Petite-Vallée : reconstruire le théâtre. Ce qui devait se faire plutôt rapidement aura finalement pris 8 ans, puisque l’ouverture du nouveau théâtre est prévue pour le printemps 2025. Nous avons eu le privilège de visiter le chantier en compagnie d’Alan Côté, le directeur, et ça va être magnifique!
Des grandes fenêtres qui vont laisser rentrer la lumière du jour à la salle qui aura une capacité d’environ 450 personnes avec son balcon, ce nouvel endroit donnera enfin un nouveau lieu de rassemblement aux Gaspésiens mélomanes. Sa capacité sera à géométrie variable en fonction des murs qui pourront être rabattus pour créer une ambiance plus intime. On y retrouvera comme à l’époque du vieux théâtre, et comme dans la tente qui sert de remplacement, un café et un restaurant qui continuera de servir la bonne vieille soupe du boss qui ne se démode jamais. Bref, j’ai déjà hâte de pouvoir franchir le pas l’an prochain et prendre la mesure de l’immense travail de l’équipe qui s’est battue contre vents et marées (et explosion des coûts pendant la pandémie) pour accoucher de ce lieu qui fera résonner la musique québécoise pour les prochaines générations.
Dans l’Shed à Léon
Cette année, Dans l’Shed fête les 10 ans de cette initiative qui invite des artistes de la programmation à interpréter une de leur chanson en compagnie du duo en formule acoustique. Maintenant situé dans une remise à bateau, le Shed à Léon continue d’inviter les artistes à revisiter leur répertoire. Pour ce premier midi, c’est Alan Côté qui est venu remplacer à la dernière minute avec sa chanson Monsieur Rémillard, puis les chansonneurs de l’édition 2024 qui ont joué la pièce L’oiseau de paradis de Marie-Jo Thério en prévision du concert qui aura lieu le 28 juillet. Un parfait petit midi qui rappelle à quel point Le Shed est un concept le fun.
Elliot Maginot
Entouré de Jean-Philippe Hébert à la guitare, Gabriel Thibault aux claviers, Mathieu Leguerrier à la batterie et Alex Francoeur aux bois, Elliot Maginot a offert un concert à l’image de sa musique. Les textures étaient riches, l’interprétation intense et le résultat bien sympathique. Il s’est principalement concentré sur les pièces de son album I Need to Stay Here, paru plus tôt cette année, mais a aussi glissé une reprise de La Manic, d’Allô maman bobo d’Alain Souchon et sa chanson parmi les autres. C’était très doux et parfait pour cette première après-midi de festival.
Michel Pagliaro
Michel Pagliaro était dans une forme resplendissante. Dès son entrée en scène, il a dit : « C’est rare des shows d’après-midi, d’habitude, je dors. » En compagnie de Corey Diabo, il a lancé le tout en force avec J’entends frapper. Dès celle-ci, le public était embarqué dans trip de acoustique de Pagliaro en tapant jovialement des mains. Ce qui frappe avec Pagliaro c’est à quel point chaque chanson est un succès. L’espion, Dans la peau, Rock Somebody s’enchaînaient avec force. Et sa voix, il est encore capable de pousser la note et c’est assez impressionnant. Il a terminé le tout avec le succès Les Bombes qui lui vaudrait certainement de faire traiter de woke par Sophie Durocher. Bref, c’était un excellent concert de Michel Pagliaro.
Marie-Jo Thério
Marie-Jo Thério a plongé dans son répertoire, en offrant une belle place à La Maline, mais sans s’y restreindre pour ce concert dans le Chapiteau de la vieille forge. Entourée de Bernard Falaise, Erik West-Millette, Vincent Carré et Alexis Dumais, un groupe fort respectable, elle a livré ses succès et quelques poèmes avec la dégaine théâtrale qu’on lui connaît. Marie-Jo Thério est presque épeurante sur scène en raison de son imprévisibilité. Sa liberté est si grande qu’on a l’impression de ne jamais savoir ce qui va suivre et ça rend le concert d’autant plus captivant.
Parmi les moments forts du concert, on retrouve évidemment Café Robinson qu’elle a étiré à souhait, T’es le beau Raphaël et Arbre à fruits, arbre à fruits. Elle a aussi joué Nice Cozy Fire, qu’on retrouve sur un album live, et J’va m’en aller tirée de Les matins habitables. Finalement, en rappel, elle a livré une excellente version de L’oiseau de paradis.
Galaxie
Galaxie fermait la deuxième journée du festival avec un concert au camp chanson. Pour vous donner une idée des conversations en amont du concert, on entendait les festivaliers s’inquiéter : est-ce que le plancher va tenir? Y aura-t-il assez de place pour tous ces gens? Eh bien, bonne nouvelle, le plancher a tenu! Ce n’est pas faute d’avoir tout donné du côté de Galaxie qui a livré un solide concert rock.
Si l’énergie entre un groupe et un public est un échange, eh bien, je vous dirais que cette date entre le festival et Galaxie s’est terminée dans les draps. Il y avait de l’amour dans l’air de part et d’autre et le public en donnait généreusement aux musiciens qui étaient tout aussi ouverts. Karine Pion, Olivier Langevin, Fred Fortin, Mathieu Quenneville et Pierre Fortin ont brassé la baraque avec ardeur. Les chansons d’À demain peut-être ont passé le test de la scène et ont fait grouiller les spectateurs avec énergie. Mon moment préféré est décidément Dolbeau avec son refrain efficace et ces moments d’apesanteurs qui donnent encore plus de force aux passes musclées.
Ce sont de premières journées fort réussies pour le Festival en chanson de Petite-Vallée. On se reparle dans deux jours.
Crédit photo: Couverture : Alexandre Cotton