Cette deuxième moitié de festival s’est terminée sur la prestation de Klô Pelgag pour la Fête nationale sur le Quai de Carleton-sur-Mer. Le festival nous a offert des prestations franchement intéressantes.

La journée de dimanche a été marquée par la pluie qui a passablement compliqué la vie aux organisatrices du festival. Les deux concerts de Viviane Audet qui devaient se tenir à la Cabane-à-Eudore ont dû être déplacés à l’Église où jouait déjà Cédric Dind-Lavoie en soirée. Si, de l’intérieur ça devait compliquer les choses, de l’extérieur, tout semblait baigner dans l’huile.

Viviane Audet

La présence de Viviane Audet à Carleton-sur-Mer pour présenter son album Le piano et le torrent n’est pas anodine. L’album instrumental a été inspiré par sa jeunesse dans le village de Maria, qui est tout près. Si l’album est instrumental, le concert lui trace à coups d’anecdotes un portrait de la jeunesse de la compositrice. Le parcours très personnel sur lequel elle nous emmène a fait vibrer une corde dans le cœur du public qui l’a acclamé à grands coups d’ovations.

Elle a joué les pièces de l’album dans l’ordre, en nous faisant visiter à la fois le village et sa vie tout naturellement. Ça coulait de source. À ses côtés, Eveline Grégoire-Rousseau à la harpe a ajouté un peu de texture aux pièces jouées au piano. Lors de son rappel, elle a joué Tu peux tomber tirée de son album Les nuits avancent comme des camions blindés sur les filles avant de se lancer dans Ça fait rire les oiseaux de la Compagnie Créole, un habile clin d’œil à une anecdote qu’elle nous avait racontée plus tôt. Ce concert de Viviane Audet vaut vraiment le détour.

Cédric Dind-Lavoie

Il y a longtemps que j’espère voir Cédric Dind-Lavoie en concert. Je trouve son projet Archives, qui utilise des enregistrements d’époques, particulièrement intéressants. Dans le décor parfait pour faire revivre des mélodies du passé de l’Église de Carleton-sur-Mer, il a interprété de nombreuses pièces avec son collaborateur Alexis Chartrand. Ensemble les deux musiciens sont habiles pour créer des montées enlevantes.

Ce qui rajoute une couche intéressante est que les enregistrements venaient en partie de la région. La connexion directe avec le territoire semblait se manifester dans la grande écoute que les spectateurs avaient pour la proposition unique du pianiste et bassiste. Parmi les moments forts, Là-bas sur cette montagne, Dessus la fougère et Complainte du coureur des bois ont toutes frappé fort. Il faut aussi saluer les talents de podorythmie d’Alexis Chartrand, qui offre des nuances peu communes dans cette pratique. De la grande musique traditionnelle.

BéLi

Je n’écrirai pas de long en large sur le concert de BéLi étant donné que je l’ai fait, il y a quelques jours à peine. Par contre, je peux dire que la balance de son était mieux cette fois-ci. On ne perdait jamais sa voix dans le tissu musical. De plus, la présence de Marie-Anne Tessier à la batterie rajoutait une bonne dose d’énergie à l’ensemble.

Gus Englehorn

Je n’avais pas encore eu l’occasion de voir Gus Englehorn en concert depuis la sortie de son troisième album en janvier dernier. Toujours accompagné de sa fidèle Estée Preda, l’Américain installé au Québec a passé à travers des pièces de l’ensemble de son répertoire tout en remerciant la foule dans un français impeccable. Toujours aussi attachant ce Gus Englehorn qui raconte des bribes de sa vie pour mettre un peu de contexte à ses chansons. Un autre concert fort agréable.

Klô Pelgag

Encore une fois, je ne parlerai pas de tout le concert, étant donné que j’ai couvert abondamment Klô Pelgag dans sa tournée. Fidèle à son habitude, elle a donné un bon concert. Par contre, il y a eu une petite nouveauté, Saint-Jean-Baptiste oblige. Pelgag a décidé de faire une reprise pour l’occasion et c’était Sang d’encre de Jean Leloup. Un choix audacieux qu’elle a livré avec une dégaine peu habituelle. Le concert s’est terminé sous la pluie, comme c’est souvent le cas à la Fête nationale. On a quand même eu le temps d’être fiers d’être Québécois le temps d’un concert de Klô Pelgag.

Voilà qui termine mon périple à BleuBleu 2025. J’étais très content de revenir dans ce coin de pays attachant qu’est Carleton-sur-Mer. Malgré les défis imposés par la météo, les organisatrices du festival ont fait preuve de résilience et ont livré un festival fort agréable.