Francos de Montréal 2025 | Philippe Katerine et BéLi

Il y a sûrement un traitement expérimental à faire contre la dépression avec les concerts de Philippe Katerine. Hier soir, l’excentrique français en a mis plein la vue et les oreilles aux festivaliers qui étaient réunis au MTELUS.

Photos par Charles-Antoine Marcotte

Ce premier soir de Philippe Katerine à Montréal était en fait la supplémentaire qui avait été ajoutée après qu’il ait vendu son premier MTELUS rapidement. Cette deuxième soirée n’était pas entièrement vendue, mais il y avait bien assez de public pour qu’une bonne ambiance s’installe rapidement. Avant que le Français embarque sur les planches, la mission était donnée à BéLi d’ouvrir la soirée.

BéLi

BéLi a présenté les pièces de XUV en format trio avec Blaise Borboën et Erika Fogagnolo à ses côtés. La première chose qui saute aux yeux est cette immense aisance qu’elle a gagnée sur scène par rapport à ses prestations d’il y a un an. On sent qu’Ariane Belliveau est sur son X, et ce, malgré le défi d’affronter une foule qui est venue voir Philippe Katerine. Elle a slalomé à travers le répertoire de son premier album, brillant sur G4ME0VER, Ghost, Photoromance et Totally Psych. Il y avait à travers le tout de beaux moments de jams musicaux. Sur les instruments de deux des musiciens étaient accrochés des keffiehs, comme pour rappeler que, pendant qu’on a du plaisir, c’est beaucoup plus difficile au Moyen-Orient. Seul bémol de la performance, la voix de Belliveau se perdait parfois un peu trop dans le mix. Sans vouloir une voix mise trop de l’avant, dans certains moments de grosses basses électroniques, elle s’effrite dans le son. Mais à part ce petit écueil, c’était une bien bonne prestation!

Philippe Katerine

Oh là, là. Comment dire ? Il y a cette phrase un peu cliché que certains artistes disent : on veut simplement apporter un peu de bonheur aux gens. Eh bien, Philippe Katerine procure du bonheur. Il fait rire, il amuse, il joue à travers son excellent répertoire. Hier soir, il a navigué principalement à travers sa discographie post-Robots avec une aisance incroyable.

Il est d’abord entré sur scène dans une robe gonflée pour La reine d’Angleterre en envoyant des bye-bye traditionnels. Déjà, les rires se faisaient entendre dans le MTELUS. Après un changement de costume, c’est un Philippe Katerine en g-string qui a chanté nu. Puis, pendant qu’il se faisait habiller, on entendait toutes ces critiques prudes de sa performance à la cérémonie d’ouverture des jeux Olympiques. Pendant que les commentateux français s’énervaient le poil à nouveau, la foule, elle, riait. Seule réelle réponse à ce genre de conservatisme mal placé.

Si Philippe Katerine est la vedette sur scène, il est entouré d’un groupe archi-solide. Adrien Soleiman (claviers/saxophone/chœurs ), Ann Shirley Ngouassa (claviers/percussions/chœurs), Gabriel Gosse (guitare,chœurs), Élise Blanchard (basse/chœurs ) et Arnaud Biscay (batterie/chœurs) offrent tous des moments où ils brillent. Ngouassa brille pendant Duo, Gosse brille avec un solo de guitare pendant Zouzou, Arnaud Biscay est en feu pendant Comment tu t’appelles, Soleiman brille avec plusieurs moments de saxophone et Élise Blanchard est le groove incarnée pendant Sous mon bob.

La complicité entre la foule et Philippe Katerine a atteint un climax à La banane alors qu’un membre de l’assistance avait emporté le fruit dont il est question. Bien sûr, Katerine a décidé de la manger. Évidemment. Ça, c’est avant que ça prenne un tournant encore plus le fun avec un certain Guillaume déguisé en banane qui est venu chanter avec Katerine la pièce en le tenant par la main. C’était magique.

Pendant le concert, Philippe Katerine a fait plusieurs blagues bien ancrées dans le territoire Québec. Il a fait allusion au fait qu’il connaissait la différence entre au Québec et à Québec, il a cité Bixi pendant Parivelib’ et a fait quelques autres allusions.

Franchement, c’était mon premier concert de Katerine (pitchez-moi des tomates) et je peux dire que j’en suis ressorti avec une grosse banane de sourire. Son message d’amour qui sous-tend tout ce qu’il fait est comme une bouffée d’air frais alors que le monde a l’air viré sur la tête. C’est le genre de spectacle qui fait du bien. Voilà tout.