Concerts

Coup de cœur francophone 2022 : Narcisse

Le 8 novembre au Ministère, Narcisse venait présenter les pièces de son premier album : la fin n’arrive jamais.

Avant que Narcisse ne prenne place sur scène, c’est l’animateur Nicolas Ouellet qui avait la tâche de mettre un peu d’ambiance dans le Ministère avec un DJ set. Fort sympathique comme toujours, il a proposé un 20 minutes de sonorités plutôt rap. C’était intéressant, mais dans un univers sonore complètement différent de celui de Narcisse. Pendant que les chansons se succédaient, une question commençait à brûler les lèvres des spectateurs : pourquoi y a-t-il un lit en plein milieu du plancher de danse ?

Théâtralité

Narcisse a toujours eu le sens du spectacle. Dès ses premières prestations, il y avait un aspect visuel important notamment avec la présence d’Utopia qui danse comme si sa vie en dépendait. C’était encore le cas pour le lancement de la fin n’arrive jamais. Narcisse est entré sur scène avec ses musiciens, dont Mike Morris et Fria Moeras, habillé de blanc avec une thématique angélique bien claire. Il a lancé le bal avec Pénélope pendant qu’Utopia se démenait sur le bar.

L’utilisation de l’espace était différente pour ce lancement. Il y avait des moments sur scène, mais aussi des moments dansés sur le lit. En plus du groupe, deux autres danseuses se sont jointes à la troupe pour la performance qui dépassait les cadres normaux de la musique. On peut faire aisément le rapprochement avec Christine & the Queens pour le côté chorégraphié mis de l’avant et la base new wave dans la musique. Par contre, Narcisse chante d’une manière plus près du mode parlé que de la mélodie. Il a fait de grands pas en avant avec ce concert puisqu’il offre plus de modulations dans sa manière de livrer les paroles. Il y a des moments d’éclatements et d’intensité dans sa déclamation qui n’étaient pas là par le passé. Le tout donne plus de relief à sa livraison.

Même si l’automne est bien installé, c’est plutôt un bourgeonnement qu’on a vu hier au Ministère. Le projet Narcisse est en train de prendre son erre d’aller. C’est une proposition qui détonne du reste de l’offre et ça vaut la peine de le voir en concert. J’ai pensé souvent à Madonna pendant la performance. Il y a un souci de l’image affirmée chez Narcisse, mais aussi une grande sensualité qui, par sa nature, ferait certainement sursauter deux ou trois mononcles. À voir près de chez vous.