Concerts

Coup de cœur francophone 2022 : Et on déjeune avec Confiture Maison

Pour cette seconde soirée de CCF, j’ai décidé de m’offrir un voyage vers l’Abitibi à prix modique avec la soirée FRIMAT, qui mettait en vedette Et on déjeune et Confiture Maison.

Comme j’ai adoré mon expérience au FRIMAT cet été, je me suis permis un petit aller simple vers la nostalgie qui m’habite quand je repense à la Vallée-de-l’Or. C’est pourquoi je me suis dirigée à l’Esco, en ce vendredi soir de novembre, pour assister au concert de Et on déjeune et Confiture Maison.

Et on déjeune

La soirée commence tout doucement, alors que Véronique Aubin s’installe au piano et commence à chatouiller les touches. Puis, Lou Raphaëlle Paul-Allaire la rejoint au violon. On voit Julie Mercier, la chanteuse du groupe, monter sur scène pour arroser des fleurs en plastique avec un bidon d’essence. Les deux musiciennes manquantes rejoignent les autres sur scène et la soirée commence. Avant même que la première chanson se termine, je me fais bousculer par des gens qui veulent aller au-devant de la scène pour danser. Je m’attends alors à une soirée dynamique qui va bouger, mais finalement le quintette choisit d’y aller avec des pièces un peu plus douces et poétiques. En temps normal, ce ne serait pas un problème, mais la salle n’est pas tout à fait à l’écoute. Ça jase tellement fort dans le fond de la salle que ça enterre presque ce qui se passe sur scène. Bref.

Et on déjeune (dont le titre vient de la maxime « on s’appelle et on déjeune ») a une belle complicité sur scène. Ce sont toutes des amies et ça paraît. Et je ne dis pas ça simplement parce que lorsqu’elles se présentent, elles finissent toujours en disant « et c’est mon amie. » Non. Ça paraît dans la manière qu’elles se regardent, qu’elles interagissent, mais ça s’entend surtout dans leurs harmonies vocales. Ces dernières ne sont pas des plus techniques, mais ça apporte une touche d’unité et une certaine intimité, un peu comme si on était avec elles autour d’un feu de camp. Après tout, comme le souligne la claviériste, accordéoniste et bassiste Véronique Aubin, « on s’aime pour vrai, c’est dégueulasse. »

La poésie de la formation est bien imagée et les thématiques sont intéressantes. Par exemple, elles appuient sur le fait qu’elles sont cinq femmes sur la scène. « On trouve ça fantastique d’avoir le choix et l’opportunité de se représenter soi-même », lance la chanteuse avant de se lancer dans une chanson sur le choix et le droit de faire ce que l’on veut avec son corps. Comme elles n’ont malheureusement que deux chansons à leur actif sur les plateformes d’écoute en ligne, je ne peux affirmer avec confiance le titre de cette dernière. Après un set sans trop de temps mort, Et on déjeune nous invite à passer à table avec Confiture Maison.

Confiture maison

C’est paré d’une chemise rouge (référence à de la confiture rouge?) que le sextuor est monté sur scène. J’ai découvert Confiture Maison lors de mon périple au FRIMAT cet été. J’avais alors eu un coup de cœur. Dès la première chanson, ce coup de cœur s’est confirmé. Le groupe offre du rock groovy qui se fait parfois planant, parfois tendre, parfois lourd. Dès la première chanson, l’énergie est dans le tapis. Le chanteur, Marc-Olivier Goudreault, se lancera dans une sorte de grand écart aérien. Or, comme l’espace est plutôt exigu sur la scène de l’Esco, surtout quand il y a six musiciens, il passe très près d’accrocher le bassiste. Heureusement, personne ne sera blessé et le concert continuera de plus belle.

À l’instar de Et on déjeune, dont c’était le premier concert à Montréal, c’était la première fois que Confiture Maison offrait un spectacle à l’Esco. D’ailleurs, le chanteur prendra le temps d’expliquer qu’ils ont pris part au FRIMAT cet été et que Et on déjeune y était l’année précédente. Cette participation venait de pair avec une participation à CCF, et le programmateur leur a offert un plateau double ensemble. La salle pleine s’est déplacée pour se laisser aller les hanches sur les mélodies du sextuor. Tout au long de la performance, les corps bougent dans la foule, que ce soit doucement lorsque l’ambiance se fait plus planante, ou les mains dans les airs lorsqu’elle se fait plus lourde.

Musicalement, l’offrande de Confiture Maison est plutôt technique. Les mélodies sont bonnes et recherchées. De nombreux solos et moments instrumentaux ponctuent la performance, sans pour autant perdre l’attention du public. Les interventions entre les chansons sont courtes et punchées, sans être un feu roulant de blagues. Lors de la toute dernière chanson, Les étoiles, les musiciens s’accroupissent, sauf pour la choriste et le chanteur. Le public décidera de faire de même et un mouvement massif d’individus qui s’assoient pour profiter de ce dernier moment ensemble s’enclenche. Finalement, lorsque ça devient plus rock, les gens se lèvent d’un bond pour danser une dernière fois avant les au revoir inévitables de fin de spectacle. Malgré les demandes de rappel, aucun des deux groupes n’en offrira.

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