Concerts

Chilly Gonzales au Théâtre Rialto le 16 avril 2025

Après avoir déplacé à deux reprises en 2022 pour finalement être déplacé en 2025, Chilly Gonzales a finalement tenu son engagement et a donné une série de spectacles à Montréal présentés par Pop Montréal. Retour sur la deuxième soirée de cette série de spectacles.

La dernière fois que Chilly Gonzales est venu à Montréal, c’était au Théâtre Saint-Denis en 2020. J’étais présent et la mise en scène avec ce piano au centre de la scène et son jeu de main projeté sur un écran proposait une séance plus intimiste avec le public. Depuis ce concert, le pianiste d’origine montréalaise a sorti trois nouveaux albums, aucun d’entre eux n’ont l’étiquette d’un album de type piano solo, mais ramène le Gonzo des débuts, à la fois contestataire et provocateur. Donc, avant même d’entrer au Théâtre Rialto, on ne savait pas à quel spectacle on allait avoir affaire.

Sarah McCoy

Première partie : Sarah McCoy

Collaboratrice de longue date de l’exilé montréalais, il n’était pas surprenant de la voir en première partie. En mode piano solo, la proposition de l’artiste, originaire de l’état de New York, est marginale, mais charmante. Avec sa longue robe à paillette, ses cheveux qui bougent au rythme de la musique et son jeu qui rappelle la commedia dell’arte, nous ne sommes pas devant une personne qui se prend au sérieux.

– Quand on parle des affaires du cœur, j’en ai à dire, so take it or leave it

Entre la voix grave qui crie fort et le jeu intense qui rappelle une pièce de commedia dell’arte, on ne peut pas rester sérieux pendant ce concert. Pourtant, on ne sent aucun malaise. L’artiste a une joie de vivre intense, mais rigole sur le fait qu’elle chante des chansons avec des thèmes assez sombres. Une première partie avec la même règle que Gonzo qui dit que les règles sont faites pour être brisées.

Chilly Gonzales

Chilly Gonzales

Pour les non-initiés, Chilly Gonzales n’est pas un interprète qui se colle à la tradition d’un spectacle de musique classique. Née musicalement entre les cahiers de piano autour du 514 et à la contre-culture berlinoise des années 2000, il n’y a rien pour le choquer. Il est connu pour aller jusqu’à faire du crowdsurf avec son public (spoiler il ne l’a pas fait pour cette fois-ci.) Artiste improbable, ma question était plutôt portée sur le type de matériel qu’il allait chanter. Connu mondialement pour ses albums en solo au piano, il a sorti plusieurs albums où il chante aussi.

Trois musiciens l’accompagnaient sur scène et chacun, ou presque, échangeait d’instrument en cours de route. Ouvrant sur une nouvelle composition, Gonzo est immortalisé dans ce vieux théâtre comme une sorte de comte venant d’une autre époque. Peignoir avec des pantoufles, apprêté comme un chef d’orchestre, il représente le respect. Les musiciens s’échangent des regards complices qui éliminent la barrière sérieuse des spectacles de musique classique.

Après une courte présentation, il enchaina seul sous un ensemble de chansons en solo au piano, au plaisir du public, donc certains membres ne se gênaient pas à crier leur joie. Puis, une pause French Kiss, en référence à l’un de ses derniers albums, est arrivée. À l’aide d’un échantillon du Clair de Lune de Debussy, il a ouvert le bloc avec la chanson-titre de l’album qu’il a décrit comme un regard sur Paris par un Canadien-français, que seul le public d’ici peut comprendre l’angle absurde et disjoncté.

Chilly Gonzales

Paris étant la première ville qui lui a donné une carrière, avant Montréal, il raconte que, lors de ses plus récents spectacles, il a redonné un produit de chez nous aux Parisiens. Un cadeau qui nous a aussi été offert. Une reprise d’une chanson soulignant des souvenirs d’une saison chaude alors qu’on vit dans un pays situé plus vers le nord que le sud, Summer Of 69 de Bryan Adams. Un moment surréel où il reprend que la mélodie avec ses musiciens et la voix de Adam est diffusé par-dessus.

Puis, retour au piano en solo. Le jeu de lumière étant sombre, seul le reflet du visage y est exposé. Jouant les mêmes chansons à répétition, il s’est encore amusé à varier les notes de l’interprétation originale.

Un spectacle de Gonzo ne serait pas complet sans les anecdotes avant les chansons. On ramène la rencontre incroyable qu’il a eue avec Daft Punk pour la création de la chanson Within, la fois où Drake a échantillonné la chanson The Tourist pour sa première mixtape et la sensation de revenir à Montréal.

Gonzales a vendu ce spectacle entre une présentation de nouvelles chansons, mais aussi de bangers et je trouve que, juste entre les chansons chantées, nous avons été gâtés : entre le fameux Take Me To Broadway, avant de finir le concert et, une fois revenu pour le rappel, The Grudge, solo piano, qui rajoute plus de sentiment à tout ce qui me concerne.

Maintenant, à la question, est-ce que ça valait 3 ans d’attente, la réponse est : oui. On souhaite à Gonzo de revenir rapidement.

Crédit photo: Charles-Antoine Marcotte

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