Concerts

Bleu Bleu 2021 : Flore Laurentienne, Fred Fortin, Maky Lavender et Lost

Retour sur cette deuxième journée de festival à Carleton-Sur-Mer où la mer nous est plutôt tombée sur la tête en fin de soirée.

Un peu maganée des soirées qui s’étirent dans le plaisir, la masse des fidèles avait rendez-vous à l’église Saint-Joseph pour la musique inclassable de Flore Laurentienne. Mathieu David Gagnon et sa bande de musiciens ont lancé des notes magnifiques dans l’enceinte de l’église. On y retrouvait les habituels Sylvain Deschamps, Mélanie Bélair, Ligia Paquin et quelques musiciens dont le nom m’échappe malheureusement. Tout se passe si rapidement dans ces situations.

Dès les premières notes de Fleuve No. 1 un hérissement généralisé des poils s’est fait sentir dans la salle. Les respirations sont restées en suspens pendant que les cordes et les synthétiseurs émouvaient les cœurs avec leurs premières notes. C’est une œuvre franchement spéciale qu’a créée Mathieu David Gagnon. La pandémie a un peu coupé court à l’élan de tournée, mais on voit que rapidement cet élan revient avec le déconfinement et c’est pour le mieux. Après les deux premières pièces, le jeune compositeur a eu droit à une longue ovation. Il a gâté le public et celui-ci le lui a bien rendu. L’entièreté de Volume 1, ou presque, a été joué lors de l’heure et quart de concert. Une très belle manière de passer un samedi après-midi.

« Ouais, j’ai retrouvé le rock! »

C’est Fred Fortin en forme qui commençait à se dégêner qui a lâché ça avec un accent de vieux français punk à mi-chemin de son spectacle donné sur le quai. Tellement, qu’il a même livré une bonne vieille toune de Gros Mené en rappel : Vénus. Le gars du Lac entouré de l’extra chevelu Olivier Langevin et du polyvalent Kevin Warren a donné le ton avec 10$. Dès le début, Langevin et Fortin se sont amusés à échanger les licks de guitare comme deux bons chums qui jamment. Le résultat était convaincant. Même si la foule est aussi un peu timide devant la scène entourée de nuages d’une grisaille menaçante. À coup de MADAME ROSE, Oiseau, DOLLORAMA, Tapis noir et Led Zeppline il a conquis la foule. Il s’est lui-même dérouillé de ces mois de silence imposé par la pandémie qu’il a comparée à la retraite. Visiblement, sa performance d’hier démontrait que Fortin est encore loin d’accrocher sa guitare.

Fred Fortin nous a aussi livré d’autres bons moments comme nous expliquer qu’il est donc pas à l’aise avec son premier accord dans Électricité. Rajoutez à cela Geneviève, la sympathique bénévole aux bottes, qui fit à merveille avec le texte de Molly et qui te sert une bière pendant la chanson. C’est le genre de moments parfaits qu’on peut vivre en festival. Et cette ligne est surtout une bonne occasion de saluer le travail admirable que font les bénévoles qui permettent à ce genre d’événement d’exister. Et pas de doutes, Fred Fortin a livré un solide concert. Ça fait du bien de le retrouver.

Une p’tite douche de plus?

Bon, je dois faire une confession. J’ai fait un mauvais choix de vie dans ma couverture. Affamé, on s’est attablé à un restaurant en pensant que nous en sortirions assez tôt pour arriver pour le concert de Vanille. C’était une terrible erreur. Ma mine était doublement dépitée sous la pluie en me rendant compte qu’on n’y arriverait jamais. Dommage, ça avait l’air bien sympathique.

C’est donc sous la pluie qui commençait à tomber de manière plus régulière qu’on est arrivé au terrain de balle où était stationné l’un des autobus du Mixbus pour le plateau double de Maky Lavender et Lost. J’étais bien curieux de voir les deux rappeurs en action. Commençons avec Lavender. Il est arrivé avec une tonne d’énergie et une bonne humeur contagieuse. Par contre, c’était un peu brouillon. Entre sa feuille qui lui servait de set list et des introductions parfois un peu longues aux pièces, ça ralentissait vraiment le rythme. De plus, les chansons n’étaient pas toujours au rendez-vous entre les effets beaucoup trop fréquents envoyés par le DJ pour masquer les temps morts et des paroles qui restaient en surface. C’est un peu dommage parce que l’énergie et la livraison étaient au rendez-vous. La jeune foule, elle, s’amusait beaucoup et s’abandonnait aux rythmes contagieux.

De son côté, Lost était beaucoup plus convaincant avec ses jeux de mots intelligents et sa livraison efficace. Celui qui se fait de plus en plus présent sur la scène rap depuis la sortie de son album Lostalgik et la montée de son collectif 5Sang14. D’ailleurs, à ses côtés se trouvait son fidèle compagnon MB. Un peu avant la fin, j’ai dû tout de même abandonner et me rendre à l’évidence. J’étais trempé d’un bout à l’autre et j’ai rebroussé chemin un peu jaloux du public qui n’avait pas à se soucier de rester au sec le lendemain pendant que j’écris ces lignes.

On reprend ça pour une dernière fois demain avec Joyce N’Sana et Safia Nolin!

Crédit photo: Benoit Daoust

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