Arlo Parks et Chloe George au Théâtre Beanfield le 26 mars 2024
C’est dans une salle comble qu’Arlo Parks se produisait ce soir, attendue par son public montréalais depuis sa dernière apparition à Montréal en ouverture de Florence + The Machine en septembre 2022 à la place Bell et après les multiples annulations de son passage solo qui accompagnait son premier et très acclamé album Collapsed In Sunbeams.
Chloe George
C’est à la jeune californienne de 20 ans, Chloe George, que Arlo Parks a donné la chance de l’accompagner sur sa tournée nord-américaine. La jeune artiste, soutenue par son musicien, nous a livré des pièces pop-soul très simples, qui manquaient un peu d’originalité.
Très émue par les réactions du public, elle nous confie être très reconnaissante de pouvoir, pour la première fois, partir en tournée.
Une reprise du titre Heart of Glass de Blondie en fin de set m’a interpellée cependant. J’ai beaucoup aimé sa réinterprétation en nous rappelant que comme bon nombre d’artistes de sa génération, c’est grâce à des reprises comme celle-ci que la jeune artiste a réussi à se créer un auditoire.
Arlo Parks
Comme si c’était hier : la page Spotify encore vierge d’Arlo Parks avec pour seul morceau Cola, son premier titre qui m’avait complètement séduite en 2018.
Depuis, la jeune chanteuse-compositrice britannique de 22 ans a fait son petit bout de chemin avec 2 albums, des millions d’écoutes sur les plateformes, une première tournée solo, des premières parties pour ses compatriotes Florence + The Machine ou encore Harry Styles.
C’est en solo qu’elle entamait sa tournée nord-américaine de 19 dates, pour nous présenter son dernier album My Soft Machine (2023).
C’est avec la délicate Bruiseless que la Londonienne ouvre le show, en se lançant dans un texte presque parlé, récité comme une poésie, sur fond de simple synthétiseur, relatant de faits de maltraitance autour d’elle et de sa culpabilité de ne pas avoir pu protéger les personnes qu’elle aimait.
Cela donne le ton, sa voix angélique enrobait le théâtre de ses textes très personnels et introspectifs, comme si elle ouvrait la première des nombreuses pages de son journal intime.
S’en suivaient Weightless et Blades, 2 titres plus récents qui amenaient plus de légèreté, avec des notes pop-électronique. Elle qui se destinait à quelque chose de très neo-soul, jazz, hip-hop sur son album précédent, semble nous proposer quelque chose de bien plus pop avec ces nouvelles pièces. Preuve de résilience et de maturité pour l’artiste ? Je me laisse tout de même moins transportée par ce nouvel univers créé, suivant peut-être trop les traces d’un style commercial qui me parle moins.
Les titres à succès Caroline et Eugene nous remettent tout de suite dans le bain d’une soul qui avait forgé l’univers tant singulier d’Arlo Parks. Ici Parks aborde des sujets importants de sa génération : anxiété, santé mentale, hypersensibilité, chagrin d’amour…
L’authenticité touchante de l’artiste est palpable et on se laisse complètement bercer, envoûter par sa voix bien déterminée à surmonter ses tourments qu’elle nous confie.
Elle interprète même I’m Sorry, initialement en collaboration avec l’artiste Lous and the Yakuza. Je me vois un peu déçue que les couplets en français, qui faisait le charme du titre, aient été complètement supprimés de sa version live.
Accompagnée de ses 3 musiciens, c’est une sublime version allongée et revisitée de Hurt que nous a livré Arlo Parks. Le groupe semblait tout aussi complice les uns que les autres. La performance sonnait le début d’une fin de set bien électrique, énergie que l’on aurait peut-être souhaité voir un peu plus tôt dans leur performance.
C’est finalement avec Softly que la chanteuse-compositrice-poétesse viendra clôturer par une caresse tantôt douce tantôt agitée, où les guitares des 4 acolytes finiront par se chevaucher dans tous les sens. Le dernier riff de guitare a résonné alors comme une sorte de soulagement, tel un remède aux maux de sa Supersad Generation qu’elle aura dépeint tout au long de ses textes.
Liste des chansons
- Bruiseless
- Weightless
- Blades
- Caroline
- Impurities
- I’m sorry
- Eugene
- Dog Rose
- Pegasus
- Hurt
- Too Good
- Black Dog
- Purple Phase
- Sophie
- Devotion
- Softly
Crédit photo: Coline Beulin