Chroniques

Panico

Subliminal Kill

PanicoL’hiver semble s’éterniser. Pourtant, quand je regarde la date sur le calendrier, il est (semble-t-il) normal qu’il fasse encore moins mille degrés Celsius à l’extérieur et qu’il y ait encore beaucoup de neige sur nos trottoirs. D’autant plus qu’à Montréal, avouons-le, le déneigement n’est pas la force première de la ville. Alors, comment faire pour mettre un peu de chaleur dans vos soirées sans devoir augmenter le chauffage et ainsi avoir la peau sèche en plus de saigner du nez parce que c’est trop aride dans la place? Il suffit de mettre la musique du groupe Panico dans votre système de son le plus puissant à votre disposition.

Le quintette de Santiago au Chili a quelques albums en carrière à son actif, mais j’aimerais surtout m’attarder sur leur excellente galette nommée Subliminal Kill. Paru en 2005, cette époque où j’étais une brute jeune et fringante, on y retrouve une musique dynamique qui mélange le punk avec l’électro-dance et le garage-rock psychédélique. Dès les premiers morceaux du disque, on pense quelque peu à des groupes tels que Brainiac, The Rapture, Girls Against Boys, Six Finger Satellite ou même l’excellente formation Chk Chk Chk. Il est important de souligner que ces rappels n’éclipsent en rien la puissante personnalité de Panico.

Loin d’être des virtuoses, les musiciens qui composent la section rythmique sont d’une redoutable efficacité. Tout est conçu pour vous faire taper du pied ou brasser le popotin. La guitare électrique y est souvent dissonante, psychédélique et savamment dosée. Les claviers, bien répartis à travers tout ça, servent à y ajouter des saveurs et ambiances. Le chanteur semble quant à lui avoir un plaisir évident à faire son travail et ça devient vite contagieux.

Loin de moi l’intention de vous imposer une façon de faire, mais il serait fortement approprié d’avertir vos voisins que vous risquez d’avoir une incontrôlable envie de grimper le volume exagérément quand vous écoutez Subliminal Kill. Aussi, quand leur musique va résonner bien fort dans vos oreilles, je vous recommande de déplacer vos meubles de salon pour créer plus d’espace afin de danser activement sans risquer de tout casser dans la place. Un divan, c’est si vite défoncé! Il se peut même que par moment vous ayez une légère envie de faire un petit rond de «slam» avec quelques amis quand le côté plus fougueux de la formation se met de la partie.

Ce qui est plaisant dans tout ça, c’est qu’avec toute l’énergie déployée en écoutant Panico, vous allez réchauffer les lieux pour combattre le froid hivernal et ainsi sauver sur la facture d’Hydro qui devient de plus en plus ridicule. Ah! Pis en même temps vous pourrez pratiquer votre espagnol, car Panico s’exprime dans cette langue. N’est-ce pas magnifique tout ça?

Entonces, ahora los dejo para ir a prepararme una sangría muy alcohólizada y escuchar Subliminal Kill a todo volumen. Espero que este album les dará tantas ganas de festejar como a mí.

Sur ce, je vous dis hasta luego!

Panico
Subliminal Kill
Tigersushi Records
Paru en 2005
40 minutes

1. Que Pasa Wey
2. Transpira Lo
3. Ice Cream
4. Iguana
5. Anfetaminano
6. Guerra Nuclear
7. Lupita
8. Santiago Song
9. Make It 3
10. Telephone Dilemma

http://shop.chemikal.co.uk/acatalog/Panico.html

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=RRK3KHOGCpI[/youtube]