Chroniques

À l’ombre du crash, le film musical : entrevue avec Jipé Dalpé

Jipé Dalpé présentera son film musical À l’ombre du crash du 1er au 12 juin 2022. Entrevue avec l’auteur-compositeur-interprète pour en savoir plus.

À l’instar de plusieurs artistes, Jipé Dalpé a été touché de près par la pandémie. C’est lorsqu’il réalise qu’il ne pourra jamais offrir la tournée qu’il avait prévu pour Après le crash, son dernier album, que l’idée d’un film musical lui vient. Devant l’essoufflement de l’intérêt en général envers les spectacles virtuels, l’artiste et trompettiste commence à se questionner sur ses alternatives.

L’attrait du film musical pour les artistes d’ici

« On n’avait pas envie de jouer à faire semblant qu’on était dans une salle et qu’il y avait du monde alors qu’il n’y avait pas de monde. Avec le réalisateur, Laurent Ulrich, on a brainstormé pour voir qu’est-ce qu’on fait d’autre comme patente. À l’ombre du crash c’est devenu, je l’appellerais comme ça, un plan séquence musical. Je ne parle pas entre les chansons, il n’y a pas de dialogue, il n’y a pas d’applaudissement, il n’y a pas de public, on n’est pas dans une salle, on est dans un lieu non conventionnel », détaille-t-il. D’ailleurs, force est d’admettre que plusieurs musiciens ont eu la même idée : alors que Vivre – Le Spectacle spectral de Klô Pelgag voyait le jour, celui de Jipé Dalpé était en préparation. Puis ceux des Cowboys Fringants, Les Trois Accords, Marie-Pierre Arthur ont vu le jour.

Dans À l’ombre du crash, « chaque chanson est un peu son petit film en soi », mentionne Jipé Dalpé. On se retrouve vraiment à la jonction entre un vidéoclip et un spectacle virtuel avec ce film musical. À l’instar d’un vidéoclip, le film-concert tente de faire passer un message. « On part d’un point de rupture et de voir que pour se reconstruire, se relever, faut passer parfois par de la solitude, par des moments seuls », énonce le musicien. Et pour l’illustrer, on y suit Jipé Dalpé qui est parfois physiquement avec ses musiciens, parfois non, bien qu’on entende et voie toujours les huit musiciens qui l’accompagnent : Sheenah Ko (chœurs, percussions), Simon Godin (guitare), Marc Papillon-Ferland (claviers, chœurs), Martin Plante (basse, chœurs), Sébastien Langlois (batterie), David Robitaille (trompette), Benoît Rocheleau (trombone) et Hélène Lemay (trombone).

L’après d’un crash

Certes, si le choix de reprendre des chansons de son dernier album en lice semble logique, le raisonnement va plus loin que ça. « À l’ombre du crash, évidemment est en référence à l’album, mais aussi avec tout le bordel qu’on a vécu pendant ces deux années-là, autant moi ça faisait référence à mon accident d’auto que ça faisait référence à cette espèce de crash mondial qu’il y a eu. Puis le À l’ombre, c’est de se mettre un peu à l’abri du bordel, dans le fond », commente le natif de Sherbrooke.

L’album Après le crash est né quatre ans après un gros accident de voiture qui lui a presque coûté la vie. En 2015, il était à l’arrière d’un taxi Uber. Le chauffeur ne s’arrête pas à un feu rouge. Une autre voiture entre en collision avec celle dans laquelle il se trouve. « J’ai eu une commotion cérébrale sévère, une labyrinthite, sept hernies discales, les nerfs qui ne fonctionnaient plus, je bégayais, j’avais de la misère à marcher, entorse cervicale, et j’en passe », énumère-t-il. Pour sa réadaptation, il passe 5 jours semaine 8 heures par jour dans le bureau du médecin. En tout, ça lui prendra trois ans avant d’être capable de réécrire.

Il a ensuite créé le disque Après le crash, sur lequel on retrouve entre autres Marie-Pierre Arthur, Olivier Langevin, Jean-François Lemieux et Ariane Moffatt. « Ça a été Ariane [Moffatt] la bougie d’allumage de cet album-là. […] Au moment où j’ai commencé à réécrire, la première chose que j’ai faite, c’est des textes. Donc, je lui ai proposé des textes », indique-t-il. L’autrice-compositrice-interprète a donc habillé musicalement deux chansons et en a co-réalisées trois. « Ce qui était là, c’était de l’urgence et une espèce de rage de vivre. C’est cliché de le dire, mais c’était ça. J’ai eu peur de mourir. J’ai vraiment pensé que je ne pourrais peut-être plus faire de musique », explique celui qui n’a jamais eu d’autre métier que celui de musicien.

Le film musical À l’ombre du crash est disponible sur la plateforme Le point de vente du 1er juin 20h au 12 juin minuit au coût de 10$ plus taxes. À noter que Jipé Dalpé et ses musiciens seront présents de manière virtuelle pour discuter avec les gens le mercredi de sa sortie à 20h.

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