Ariane Roy, qui s’est illustrée notamment en finale des Francouvertes de 2020 avant d’être sacrée Révélation Radio-Canada en 2021, lancera son premier album dans une semaine. Discussion avec l’artiste quant à la sortie de ce premier long format intitulé medium plaisir.

Avec medium plaisir, Ariane Roy compose douze tableaux qui ont pris racine dans ce qu’elle a vécu lors des deux dernières années. Cet album, elle l’avait commencé alors qu’elle participait aux Francouvertes. « J’avais commencé à faire des maquettes [pendant les Francouvertes] », évoque-t-elle d’entrée de jeu. Or, l’après-Francouvertes a vu ces compositions changer. Certaines de ces chansons ont été « complètement revirées de bord », explique-t-elle, avant d’avouer avoir « de la misère à [se] brancher des fois. »

Le titre, medium plaisir, lui vient d’une blague avec son collaborateur Dominique Plante. Alors qu’ils étaient en train de travailler une maquette en studio, il a appelé un fichier medium plaisir pour rire. « Puis, à moment donné, c’est devenu une évidence que ce nom-là, […] ça représentait vraiment les deux dernières années. C’est comme une moyenne : ç’a été le fun, il y a eu de gros highs, mais en même temps il y a eu de grosses drops. Ç’a a été confrontant. Ç’a a été des années d’humilité par moments », énumère l’autrice-compositrice-interprète.

On a découvert Ariane Roy en 2019, avec la chanson Adèle. Or, plutôt que d’aller dans des sonorités plus pop alternatives, son projet a failli en être un de folk. « Je n’ai jamais sorti ces chansons-là, mais le projet se voulait plus folk un peu [au début, début] », se remémore-t-elle, un sourire dans la voix. Puis, elle dévoile Adèle, une chanson aux sonorités R&B. Depuis, l’artiste de Québec a l’impression d’être à des milles. Déjà, avec son EP Avalanche (n.f), elle avait « évolué dans [sa] pensée et dans ce [qu’elle voulait] musicalement. » Il y avait quelque chose de « plus sage», de « plus poli » et même d’un peu « gêné » selon ses dires dans cette première offrande.

Depuis, Ariane Roy tend à offrir des textes plus intimes. Est-ce que la tentation de se censurer s’est fait sentir avec medium plaisir? Non. « J’ai plus dit les choses comme elles sont. […] Je ne peux pas éviter des fois les métaphores. J’ai tout le temps le réflexe d’aller vers là, mais en même temps, il y a quand même des chansons sur l’album, je pense, que c’est vraiment dit, il n’y a rien d’autre à comprendre que la phrase en soi. Il y a des choses qui sont dites tout simplement, il y a des phrases plus « vulnérabilisantes », si je peux dire », réfléchit-elle à voix haute. Bref, medium plaisir est un album d’introspection serti de « quelques chansons qui sont plus tirées de mon imagination », remarque-t-elle.

« L’affaire la plus intense que j’ai faite dans ma vie »

medium plaisir a été enregistré au Nid, le studio de Pilou à St-Adrien, en compagnie de son collaborateur Dominique Plante. Pour Ariane Roy, cette expérience a été très intense. « C’est un investissement émotionnel, faire un album. C’est se mettre corps et âme pour faire quelque chose que tu veux qui te représente, tu veux qu’idéalement ça touche les gens, mais en même temps… tu te poses mille questions. […] Ça a été vraiment confrontant par moment. On a eu des fous rires, on a eu de gros highs, mais, en même temps, on s’est vus pleurer là-dedans », énumère l’artiste.

D’ailleurs, les prix qu’elle a raflés dans la dernière année, dont être couronnée Révélation de l’année Radio-Canada 2021-2022 et le prix Slaight Music, lui ont mis de la pression. Elle sentait que l’album était attendu. Mais, selon ses dires, elle se serait mis cette pression avec ou sans ces reconnaissances. Comment a-t-elle fait pour gérer le tout? « À un moment donné, il faut que je me rappelle que je sors cet album-là. Au moment où il sort, il ne m’appartient plus. Les chansons ont été faites. On les a twistées de tous les bords, mais à partir du moment où les gens peuvent les entendre, c’est aux gens. Ça appartient aussi aux gens. Je pense que ça va être libérateur, de juste lâcher-prise », explique-t-elle. D’autant plus qu’elle répète plusieurs fois au cours de l’entrevue être contente du résultat final et fière du travail accompli.

« L’union fait la force »

Impossible de lire sur medium plaisir sans croiser au moins une fois le nom de Dominique Plante. Le collaborateur d’Ariane Roy a joué un rôle très important pour l’artiste. « [Il] a été un pilier pour moi dans tout le processus de création. […] Doum, c’est quelqu’un qui est extrêmement perfectionniste, qui veut le meilleur. Il est capable de me donner le recul que moi je n’ai pas des fois », explique Ariane Roy. En plus de collaborer avec ce dernier sur quelques chansons, la Révélation de Radio-Canada 2021-2022 a laissé beaucoup de place à ses musiciens pour son premier effort. « Ce sont des musiciens qui sont extrêmement investis, ce ne sont pas juste des exécutants. Ce sont des gens qui ont plein de bonnes idées. On a reviré des chansons à l’envers ensemble. Ils m’ont donné leurs commentaires plein de fois », reconnaît-elle. Elle a également fait appel à son amie poétesse Roxane Azzaria pour deux textes.

Ariane Roy est souvent comparée à Lou-Adriane Cassidy vocalement. Plutôt que de tenter de s’en dissocier, l’artiste a décidé d’embrasser ces comparaisons. Elle a décidé de l’inviter à partager une chanson avec elle sur medium plaisir. Plus tôt dans l’année, elles avaient évoqué la possibilité de faire un duo, mais l’occasion ne s’est pas présentée. Puis, un jour, Roy est allée voir Cassidy avec une chanson et lui a demandé d’y apposer sa voix. « Lou et moi, c’est un mix qui fonctionnait bien, mais c’était aussi un pied de nez à : « Anyway, les gens nous comparent, jouons ce jeu-là. On va faire une chanson ensemble, why not? » Je suis vraiment contente de l’avoir fait et je pense que ça rajoute beaucoup », soutient-elle.

L’album medium plaisir verra le jour officiellement le 11 février prochain. D’ici là, il est possible d’écouter les extraits déjà parus, soit Je me réveille, Ce n’est pas de la chance et Quand je serai grande. Pour le précommander, c’est par ici!