Chroniques

Festival en chanson de Petite-Vallée

Festival en chanson de Petite-Vallée, ou l’art de recevoir en famille | Entrevue avec Guylaine Bernatchez, Jocelyne Côté et Cindy Daraîche

Quiconque a déjà été visité Petite-Vallée et les environs pendant le Festival en chanson sait que l’atmosphère qui y règne est chaleureuse et invitante. L’une des raisons : cet accueil tout gaspésien qui est fait de chaleur humaine, de rires et de bonhomie.

On peut dire que la demande dépasse l’offre. Ce serait une façon assez simple de résumer la dynamique de la région de Petite-Vallée pendant le festival. C’est non seulement les touristes qui affluent, mais aussi les artistes et leurs équipes et les journalistes de l’extérieur qui viennent passer quelques jours sur le bord du Saint-Laurent à voir des concerts dans des contextes idéaux et intimes. J’en sais quelque chose, je l’ai couvert 7 fois au cours des 9 dernières années. J’ai eu la chance d’y vivre des grands moments de plaisir musical et de complicité. Tout ceci commençait d’abord et avant tout avec l’accueil si chaleureux de la population locale.

Des années d’accueil

Jocelyne Côté et Guylaine Bernatchez reçoivent chez eux depuis plusieurs années. Jocelyne Côté est une institution de l’accueil puisqu’elle reçoit chez elle depuis 24 ans. Elle a accueilli une panoplie de gens, dont plusieurs chansonneurs lorsqu’ils participent aux différentes activités. Quand on lui demande si elle conserve des préférés, elle n’hésite pas : Philippe Brach et Émile Bilodeau. Elle parle même d’Émile Bilodeau comme « son petit garçon ». Elle se rappelle de lui à 18 ans quand il est passé la première fois : « C’était un petit gars plein de vie et je le trouvais terriblement bon, parce qu’il n’avait pas de gêne! C’est un garçon vrai. » Et quand on lui demande ce qui l’a marqué de Philippe Brach, elle dit : «  Il a une très belle voix et de très beaux textes. Il va très profond. Quand il est entré, c’est le premier à m’appeler Jocelyne. D’habitude, les jeunes arrivent et il m’appelle madame, mais Philippe m’a tout de suite appelé par mon prénom. Ça m’a fait chaud au cœur. Ç’a créé un lien d’amitié instantanément.»

Il faut dire que Jocelyne Côté vient d’une famille de musiciens et cela fait en sorte qu’elle fait entièrement confiance aux musiciens qui restent chez elle. Elle parle même de certains qu’elle n’a pas pu connaître, parce qu’ils rentraient trop tard et partaient trop tôt parce qu’elle dormait. Elle est l’une de celle qui a travaillé à La Maison Lebreux comme cuisinière et toutes autres tâches connexes. À l’instar de Jocelyne Côté, Guylaine Bernatchez reçoit les gens dans sa maison antique où elle a même accueilli des familles entières chez elle. Elle parle aussi beaucoup de famille quand les gens viennent passer quelques jours à la maison. Elle essaie aussi de leur faire connaître les produits de la Gaspésie, comme le poisson frais.

En plus de recevoir des gens à la maison, Guylaine Bernatchez et Vincent Dupuis, son conjoint, reçoivent les tournages du Shed à Léon dans le hangar pour ranger l’équipement de pêche : « On donne un go quelques jours et on fait le ménage, parce que l’odeur du poisson… je vais dire comme ma grand-mère disait : c’est pas du Chanel! » Le couple participe à de nombreuses étapes qui permettent au festival d’exister et de faire rayonner leur village sur le bord du Saint-Laurent.

La relève

Il y a aussi de la relève dans le monde dans l’accueil de festivalier. Cindy Daraîche et son conjoint Steve Clavet ont décidé de mettre à contribution leur grand terrain à des festivaliers qui auraient une tente à planter ou un Winnebago à stationner. Le couple l’a fait un peu par hasard l’an dernier en permettant à trois tentes de se piquer. Il a tellement aimé l’expérience que cette année, c’est 15 tentes ou voitures qui fouleront leur terrain. Le couple a même poussé le concept en construisant une toilette sèche et une douche à l’extérieur pour les convives qui ont aussi accès à de l’électricité et de l’eau. Vous vous demandez combien ça coûte? Eh bien, le couple ne demande rien… c’est une contribution volontaire. Comme le dit bien Cindy Daraîche : « Il y a des gens là-dedans, ce sont des bénévoles. Ils ne viennent pas faire de l’argent. Nous non plus, on n’est pas là pour faire de l’argent. »

Ces trois exemples n’en sont que quelques-uns de cet accueil incomparable que Petite-Vallée propose. S’il est trop tard pour vous pour cette année, vous savez où planifier vos vacances de 2024.

Pour en savoir plus sur la programmation du festival, c’est par ici.

Merci à Jocelyne Côté, Guylaine Bernatchez et Cindy Daraîche d’avoir pris le temps de répondre à mes questions.

Cet article a été rédigé en collaboration avec le Festival en chanson de Petite-Vallée.

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