Chroniques

comment debord | Entrevue : Réunir le monde autour de nous

La fin de l’été approche, mais comment debord refuse de fermer la piste de danse. Trois ans depuis la parution de leur premier album, ceux-ci reviennent avec monde autour, un nouvel album où les influences disco et funk sont pleinement assumés où les intentions musicales sont claires.

C’est dans un petit bistro sur la rue Jarry que Rémi Gauvin, Étienne Dextrate-Monast, Karolane Carboneau et Olivier Cousineau m’attendaient afin d’entretenir la conversation. Alors que les artistes sont en pleine saison de concert, le groupe, composé originalement de sept membres, se prépare pour le début d’un nouveau chapitre. Étant un amateur d’histoire de productions, notre rencontre s’est basée sur la conception et l’élaboration du projet.

LCA : Le premier album, paru en 2020, avait été enregistré de manière analogique. Ayant bâti cette expérience de production, est-ce que vous lavez répétée pour ce deuxième album ?

Rémi : On a travaillé un peu de la même manière, mais il y a beaucoup plus d’hybrides. Dans le sens que certaines chansons ont été élaborées piste par piste. On ne s’est pas juste restreint à enregistrer le tout en direct, tout le monde ensemble, mais tout a passé sur une bande analogique.

LCA : Sachant que la musique est majoritairement produite de façon numérique à 100%, est-ce que cette réalisation est au bénéfice de la musique ou de l’accomplissement personnelle ?

Étienne : Je trouve qu’il y a deux aspects intéressants. Déjà, en enregistrant tout sur la bande, ça change le son et les harmonies. Le son est beaucoup plus chaleureux et le rythme est influencé par rapport à la longueur du ruban. Ça t’empêche de partir sur une heure d’enregistrement de suite. Ça te limite à faire, par exemple, trois prises de chansons, puis ça nous oblige à réécouter la musique et y aller avec le rythme.

LCA : Avant darriver en production pour monde autour, étiez-vous 100% prêt à enregistrer ?

Rémi : Nous étions un peu moins prêts que le premier. Il y avait encore du travail de composition, d’écriture de paroles et d’arrangement. Le rythme était différent. Le premier album est un peu comme une carte de visite donc tu amènes des chansons qui traînent avec toi depuis longtemps. Pour ce nouvel opus, les chansons avaient été écrites pendant la pandémie. Nous avons définitivement plus travaillé sur la conception en studio.

LCA : Et ses sessions d’écritures ont-elles été enregistrées ?

Étienne : En fait, en tant que groupe, nous avons développé une plus grande confiance et avec notre réalisateur, nous avons été en mesure d’enregistrer quelques chansons de façon spontanée.

Rémi : Il y’a eu une préproduction au studio Le Nid. On a eu la chance d’aller jammer ensemble et travailler des arrangements.

LCA : Jaimerais revenir sur la manière dont est bâtie la structure du groupe. Contrairement à certains groupes où lun écrit le tout et le donne au groupe, est-ce la même chose avec vous?

Rémi : En soi, c’est un travail d’équipe. Chaque membre à sa responsabilité par rapport à différentes chansons. C’est pareil autant en studio qu’en spectacle. Cependant, comparés au premier album où j’amenais des textes et où on avait déjà une basse, pour monde autour, nous sommes plus flexibles sur la composition et l’écriture. Par exemple, il m’est arrivé de donner des intentions au groupe, comme demander une toune qui bouge plus, et ceux-ci reviennent avec des accords que je me sers pour écrire des textes.

LCA : Le groupe réunit sept musiciens qui viennent chacun avec des influences multiples et des intentions qui ne sont peut-être pas nécessairement réciproques. Comment vous rassemblez-vous pour créer ce son évocateur ?

Rémi : Il n’y a pas de recettes précises. On est juste des amis qui aiment jouer de la musique qui groove. On aime jouer avec la langue, toucher les gens, pour que ce soit drôle par moments. Il y a aussi un aspect très montréalais dans notre musique.

LCA : Justement, cest très montréalais dans lapproche, mais vous navez pas peur que l’on vous perçoive comme les « hispters de l’île » ?

Étienne : Il y a des références à Montréal, mais Rémi, quand il écrit les textes, il utilise des expressions communes à notre génération qui rejoint les Québécois.

Rémi : Nos meilleurs concerts étaient en région. On capote chaque fois qu’on a la chance de sortir. Le monde connaît les paroles. C’est un gros party.

LCA : Avant comment debord, votre nom de groupe était Phénix Leclerc. (Rire malaisé du groupe) Est-ce que les intentions musicales de Phénix Leclerc sont les mêmes que comment debord ?

Rémi : Bien oui. Ils ont évidemment évolué, ça s’est précisé avec le temps.

LCA : Donc, le nom du groupe ne signifie pas «commandant de bord» ?

Rémi : Bien essayé, mais tu n’es pas le seul. Plusieurs arrivent avec leur propre théorie.

(Pour l’anecdote, le nom du groupe a été décidé lorsque l’un des membres, en discussion pour choisir le nom du projet, a répondu «comment debord ?» après 1001 noms rejetés par le groupe. Cette idée est restée.)

LCA : Si on parle des influences du groupe, vous navez jamais nié votre amour du disco, qui est plus prononcé sur monde autour, mais si on parle dalbums qui vous ont influencé durant la production, pouvez-vous men nommer trois ?

Étienne : We Are Family de Sister Sledge (qui reçoit un gros sourire des autres membres à la table). Un album incroyable que nous avons écouté énormément.

Karolane : Rejuvanation de The Meters, un album qui m’influence beaucoup dans mon jeu. Ce n’est pas disco, mais c’est funk, ça donne envie de bouger.

Rémi : Main Course des Bee Gees, un album qui m’a décomplexé à chanter aigu sur blood pareil et sur l’album au complet.

LCA : Et finalement, la question qui me trotte dans la tête, est-ce que finalement, lun de vos parents sest acheté un chalet ?

Rémi, Olivier, Karolane et Étienne : À notre grand désarroi, non

monde autour, le 2e album paraîtra le 1er septembre prochain sur l’étiquette Audiogram.

Crédit photo: Charles-Antoine Marcotte

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