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La Société des loisirs fait appel à un syndic de faillite

La consternation était grande chez les artistes, les maisons de disque, les travailleurs du milieu culturel et les fans de vinyles lorsque la rumeur d’une fermeture a commencé à courir hier.

En collaboration avec Marc-André Mongrain de Sors-tu.ca

C’est une feuille collée dans la porte du café disquaire de Québec qui informait la population que La Société des Loisirs avait fait appel à un syndic de faillite. Rapidement, la rumeur a couru dans les groupes de fans de vinyles et plusieurs se demandaient ce qu’il arriverait de leurs commandes. L’entreprise ouverte en 2019 a passé des moments difficiles dernièrement et cela s’est conclu avec le recours à un syndic de faillite.

Des relations tendues

Au cours des dernières années, les relations étaient tendues entre la SDL et certaines grosses maisons de disque québécoises. Certaines ont d’ailleurs décidé de ne plus faire affaire avec l’entreprise de Québec. On cite parmi les raisons de l’insatisfaction des délais de livraison plus longs que prévu ainsi qu’une demande de dépôt plus élevé que chez les autres presseurs.

Clément Leduc, alias Hologramme, a décidé de faire affaire avec la SDL puisque c’était important pour lui de faire affaire avec une compagnie québécoise. « Je me suis pris d’avance et ça m’a coûté cher. J’ai sorti toutes mes économies pour payer ça et là j’ai peur d’avoir mes vinyles en retard. »

Il n’est pas le seul qui s’inquiétait du sort de la SDL. Marc Thériault, l’homme derrière le Lab Mastering à Montréal, a fait de nombreux masters pour les impressions. « En tant que fournisseur de services, nous effectuons les gravures des « masters » pour La société des loisirs. Or, nous avons accumulé des montants en souffrance avec eux. Comme plusieurs petites entreprises oeuvrant dans la culture, ça ne prend pas grand-chose pour nous déstabiliser.» Une notion qui revenait régulièrement dans nos échanges était la difficulté en matière de communication entre le presseur de Québec et les clients. Plusieurs s’inquiétaient de ce qui arriverait avec leurs commandes en souffrance ou encore avec leurs paiements non réglés.

Bien faire les choses

Audrey Lapointe, l’une des actionnaires et la seule administratrice de la Société des Loisirs explique que ce silence s’explique par le temps nécessaire pour régler tous les détails. Au bout du fil, elle explique que « la grande majorité des projets en cours seront replacés ailleurs » et elle me confirme que plusieurs d’entre eux le sont déjà. Elle confirme qu’il y a aura très peu d’impact sur le milieu.

Pour ce qui est des comptes en souffrance, elle explique que c’est maintenant dans les mains du syndic de faillite et qu’il y a des étapes qui doivent être respectées pour faire les choses dans l’ordre. Pour ce qui est de clients avec des commandes en souffrance, toutes celles déjà payées seront livrées, m’assure-t-elle. La liste de celle-ci a été remise hier et les clients seront contactés prochainement pour le ramassage du vinyle.

Pour ce qui est des raisons liées à la situation actuelle, Audrey Lapointe ne peut pas commenter pour le moment. Nous allons suivre l’évolution du dossier au cours des prochaines semaines.

M.A.J. 29/06/2023 : Hologramme et une maison de disque (pas nommée dans l’article) nous ont contacté pour nous faire savoir qu’ils avaient reçu des confirmations que leurs commandes seraient prises en charge dans une autre imprimerie de vinyle canadienne.

Crédit photo: Sorstu.ca

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