Exclusivité: Le label Bonbonbon dévoile 2 morceaux de sa compile de reprises
Le groupe de rock psychédélique Mort Rose reprend le hit soul Le p’tit popy des Chanceliers, tandis que l’artiste Larynx interprète à sa manière le tube 90’s à souhait Je sais je sais de Marjo.
Écoutez-les en exclusivité aujourd’hui grâce au Canal Auditif.
Chaque mercredi de mai, deux des artistes de la maison de disque indépendante Bonbonbon s’amusent à dévoiler leur reprise d’un joyau connu — ou moins connu — de la chanson francophone !
Cette compilation intitulée Bonbonbon : 6 morceaux, à la fois ludique et sensible, se construit morceau par morceau, à la manière d’un casse-tête musical. D’ailleurs, on a déjà parlé de la chanson Il me dit, jouée par Vanille. Cette sortie était accompagnée du morceau Un peu comme toi de Joe Dassin, interprétée par la jeune formation psychédélique Efy Hecks.
La compilation sera disponible sur toutes les plateformes de téléchargement le 19 mai prochain.
Une reprise d’une reprise d’une reprise, encore meilleure que l’originale!
Vous savez, les reprises francophones des chansons hyper populaires dans les années 1960? Eh bien, celle-ci en était une ! En 1967, Les Chanceliers avaient adapté le succès soul I’m Your Puppet(1966) de James & Bobby Purify, qui avait été écrit et composé à la base par Dan Penn et Spooner Oldham.
Fidèle à ses habitudes, Mort Rose propose une version décalée, à la fois crasse et bubblegum à souhait de Le p’tit popy. Cette chanson signée Michel Pagliaro, qui était dans Les Chanceliers, est, pour le groupe, l’un de nos joyaux les mieux gardés de l’histoire de la musique pop d’ici. C’est en collectionnant compulsivement des albums de vieux bands de rock psychédélique obscurs qu’Alexandre Archambault, le meneur de Mort Rose et co-fondateur de Bonbonbon, serait tombé sur cette perle qu’est cette chanson des Chanceliers.
« Durant la pandémie, je me suis mis à triper sur la recherche musicale et à acheter tout plein de vinyles en surfant sur Discogs. Quand je suis tombé sur cette rareté de 1968, parce qu’aucune réédition n’a été fabriquée depuis, j’ai sauté dessus. Le p’tit popy est tellement un bon hit interprété avec richesse par Pag, cette figure qui a juste tellement marqué le Québec par la suite. J’en reviens pas que ça ne soit pas plus connu que ça! Comme l’album intégral est presque introuvable sur le Net, on s’est dit qu’on allait en sortir une version numérique pour honorer cette oeuvre de Pagliaro, mais aussi pour célébrer le yéyé et le rock garage francophone, et ignoré, des années 60. »
Alexandre Archambault
Le son de Le p’tit popy met bien la table pour le prochain album de Mort Rose, qui s’annonce plus sale, plus garage, mais tout aussi bonbon que Nés pour aimer. D’ailleurs, il semblerait que le 27 mai rime avec nouveauté…
Le velours rouge d’une Buick ’88
Musicien aux mille visages, Larynx s’illustre tout d’abord comme guitariste d’Helena Deland et membre fondateur de Rust Eden. Maintenant aux commandes de son projet solo, il dévoile ainsi une partie de son imaginaire absurde et fantaisiste avec son premier album Ruche de mouches. Paru en octobre 2020, le LP avait été réalisé par Étienne Dupré (Klô Pelgag, Duu, zouz).
Larynx nous présente aujourd’hui sa version réinventée du classique Je sais, je sais de Marjo (1990), qui surprend par ses guitares électrisantes, ses percussions lourdes et sa performance vocale déchirante. Cette nouvelle reprise nous immerge totalement dans l’univers pop disjoncté de Larynx. Quand on lui a demandé pourquoi avoir choisi une chanson de Marjo, il nous a répondu : « Pas « pourquoi », mais bien « quand » je l’ai choisie! J’ai toujours voulu faire un cover de Je sais je sais. Alors le choix s’est imposé de lui-même ». Il nous raconte que Marjo habite ses premiers souvenirs, alors qu’il n’a que trois ou quatre ans.
« Je me souviens que ma grand-mère conduisait une Buick Century 1988, blanche avec des bancs en velours rouge. J’étais assis en arrière de sa voiture, la chanson de Marjo jouait à la radio et je dessinais des formes dans le velours — t’sais quand tu vas à contresens du tissu! C’est un souvenir d’avant la nostalgie. Je sais je sais a comme toujours été là quelque part dans ma tête. »
Larynx
La version originale de Je sais je sais proposait un son caractérisé par le crossover pop kitsch entre les décennies 1980 et 1990. Larynx pousse donc l’enveloppe un peu plus loin à l’aide d’une production « bien simple » et « f*cking swell ».
On pourra voir Alexandre Larin en concert auprès d’Helena Deland ce 23 mai dans le cadre du Festival Santa Teresa.
Crédit photo: Courtoisie