En primeur : Part 1 d’Amelie No
Demain, le vendredi 5 juin, l’autrice-compositrice-interprète Amelie No lancera son premier album solo : Part 1. En attendant sa sortie, vous pouvez l’écouter ici même!
Nous en avons profité pour poser quelques questions à la jeune femme de Québec pour un peu mieux comprendre le processus de création de ce premier album. D’ailleurs, Amelie No s’est bien entourée pour celui-ci : Sam Joly (Klaus, Marie-Pierre Arthur), François Plante, François Lafontaine (Karkwa, Klaus) et Olivier Langevin (Galaxie, Gros Mené).
L’écoute est terminée, mais vous pouvez maintenant le retrouver sur votre plateforme préférée:
Quand on écoute ton album, on est à des lieux de I.NO, ton groupe d’il y a dix ans. Quels événements ont marqué ta façon de créer dans les 10 dernières années?
Dans ce temps-là, nous étions 4 personnes à créer conjointement ensemble, à se laisser inspirer les uns des autres. Quand le groupe s’est dissous, j’ai composé plus souvent seule. J’apportais mes idées de bases à des collaborateurs et nous construisions là-dessus. J’ai élargi mon cercle de collaborateurs qui ont chacun leurs couleurs et qui font ressortir différentes facettes créatives en moi. J’ai un trémolo naturel dans ma voix et j’ai étudié en jazz, alors ça me donne forcément une teinte et j’ai beaucoup été marquée par le R&B. Je suis de l’époque Sister Act avec Lauryn Hill qui avait un soul incroyable. Nous voulions toutes incarner sa force et sa fragilité, sa passion et sa beauté. Je suis loin d’avoir même l’idée de me comparer à cette grande dame, mais j’ai voulu avoir comme direction cette inspiration qui ne m’avait jamais quitté. Il me fallait toutefois affirmer ma propre voix et mon propre style avec audace et folie, mais je gardais en tête ce que Miss Hill dirait à la fin de la journée.
Tu t’es entouré d’une très bonne équipe. Pourquoi eux? Comment ça s’est arrangé tout ça?
J’ai fait plusieurs essais avec beaucoup de gens dans mon cercle d’amis musiciens et je n’étais jamais complètement satisfaite. Quand j’ai rencontré Sam Joly, on s’est dit qu’on ferait un essai d’une chanson et qu’on verrait ce que ça allait donner. Il voulait vraiment travailler avec une équipe qu’il connaît bien pour que la « vibe » et le langage s’installent vite et bien. Nous nous sommes donc retrouvés : Joly, Frank Lafontaine et Frank Plante à retravailler Stranger Body, une pièce composée avec mon ami Guillaume Tondreau, pour laquelle je voyais un beau potentiel et ils l’ont amené tellement loin, j’étais « stoked ». Ils sont super travaillants et s’envoyaient des idées, c’était beau à voir. Quand le 5 à 7 a commencé, les sonorités plus particulières de la chanson commençaient à apparaître et Sam a eu le flash du méga solo de sax à la fin de la chanson. Il a appelé Erik Hove avec qui il avait déjà fait des soirées jazz et c’est comme ça que s’est terminé notre première journée à travailler ensemble. La tune a un solo de sax aussi long que la chanson elle-même! hahaha! C’était certain que j’étais convaincue! Alors on a poursuivi avec les bases de « drum » des autres chansons et Sam a manœuvré le reste du projet avec la même équipe et Gautier Marinof à la prise de son et au mix. On a fait affaire avec différents guitaristes, dont Langevin, Tellier et Caron, puis quelques autres musiciens. Il y a aussi ma belle collaboration avec Modlee sur Deep (Girl crush).
Parle-moi de la création. Comment ça s’est passé?
J’ai commencé à écrire il y a 3-4 ans et souvent c’était accompagné de mélodies ou de « vibes ». Je me suis collée à Jessy Caron et Guillaume Tondreau pour composer et ensuite j’étais un peu coincée. Les démos étaient là, mais je n’arrivais pas à pousser tout ça plus loin. C’est vraiment avec Sam Joly que les choses se sont mises à bouger. En enregistrant les voix, je me suis rendue compte que j’évoquais les éléments dans toutes mes chansons. J’avais suivi une grosse formation de yoga et la prof mettait beaucoup l’accent sur l’ayurveda et j’ai adoré la partie sur les doshas. Ce sont trois énergies vitales ou « humeurs » responsables des processus physiologiques et psychologiques. Tu fais le test pour déterminer tes prédominances en éléments et reconnaître quand tu es en situation de déséquilibre. J’ai l’impression que mon écriture a été prémonitoire et puisque j’avais les moyens d’enregistrer uniquement 6 chansons, j’ai décidé d’appeler le projet Part 1. J’aimerais vraiment pousser encore plus là-dessus pour Part 2. En formation, c’était de grosses journées de 12 à 16 heures et on en avait qu’une seule journée de congé par semaine. On terminait avec un gros yoga où on pigeait une carte de tarot au départ et où on dirigeait notre intention à notre guise. Puis, on lisait la signification de la carte à la fin. C’était super chargé en énergie et j’avais envie que cette aura plane autour du projet. J’ai donc fait affaire avec Mireille Bouchard, qui est tatoueuse et illustratrice. Elle est très à l’affût du tarot et elle a créé une carte par « single » à sortir en lien avec le texte et la « vibe » de la chanson. Ex.: La carte The Moon existe déjà dans le tarot traditionnel, mais elle l’a croisé avec The Star, pour créer Crush, elle a mélangé Eight of Swords et The Devil. Elle avait sa place à elle pour créer et interpréter les chansons. J’adore travailler en équipe et je suis super heureuse du résultat. La photo de l’album, je crois qu’Étienne Dionne l’a « shootée » en 2017 et je ne savais pas quoi en faire. Je l’adorais, j’étais au début du projet et j’avais reçu des sous de l’Ampli de Québec pour une séance photo alors je l’ai mise sur la glace. Tous les éléments se sont placés tranquillement et au final, c’était parfait pour qu’elle devienne la photo de couverture de l’album.