Refused
Freedom
- Epitaph Records
- 2015
- 44 minutes
Bon, pour faire une légère mise en contexte pour les plus jeunes d’entre vous, disons simplement que Refused est l’un des derniers groupes des années 90 ayant fait l’unanimité dans les écoles secondaires et les cégeps. Ce n’était pas Nirvana, mais ce n’était pas très loin. Le quidam le plus éduqué tripait sur leurs textes revendicateurs, tandis que le skateux ascendant «jock» habillé en marques de la tête au pied appréciait New Noise en ne se souciant guère du message gauchiste, mais en capotant sur le beat, man! Ce dernier n’a d’ailleurs probablement plus jamais aimé un groupe punk aussi fort de sa vie par la suite. Bref, The Shape Of Punk To Come avait un titre prétentieux qui se présentait bien sûr comme une blague et un hommage au disque d’Ornette Coleman de 1959. Au-delà de ça, il n’était quand même pas trop éloigné de ce que le disque offrait comme assaut avant-gardiste.
Nous voilà donc 17 ans plus tard avec un nouvel album et le sempiternel débat sur l’éventuelle destruction de l’héritage du band, alors que je ne pensais pas réentendre parler de Refused après avoir dépensé quarante-cinq balles pour entendre parler d’anticapitalisme au Métropolis en 2012.
C’est la pièce Elektra qui ouvre le bal avec une intro math metal que Tool n’aurait pas renié. C’est une pièce correcte qui devient meilleure avec l’accumulation des écoutes. On enchaîne ensuite avec une curiosité très très accessible et sursitedemo.cauite à souhait nommée Old Friends/New War. Ouf, des doutes s’installent dans le cortex du fan de longue date qui a tendance à oublier que Refused n’est pas un band hardcore, mais bien un band rock pesant INFLUENCÉ PAR le hardcore. Ils peuvent faire ce qu’ils veulent et ils le font, même quand il s’agit de construire une toune avec des «back vocals» de meneuses de claque couchés sur un riff de Lenny Kravitz (voir la pièce Françafrique). Ceux qui attendaient The Shape of Punk 2 ne seront pas déçus par les coups de marteau dans le front déguisés en chansons que sont Dawkins Christ (ma préférée du lot) et 366. Ce qui est le plus surprenant là-dedans, c’est que c’est sur cette dernière et Elektra que le sitedemo.caucteur Shellback (le plus grand responsable du succès de Taylor Swift, autre que la plastique irréprochable de la chanteuse) a bossé alors que toutes les autres pièces de l’album sont davantage sursitedemo.cauites et arrangées. On s’attendait à ce que tous les excès pop ressortant de cet étrange animal nommé Freedom soient le travail du sitedemo.caucteur suédois. Nous voilà pris au dépourvu. Non, il n’a rien à voir avec les cuivres extrovertis de War On The Palaces ou avec le rythme dance rock rebutant de Servants Of Death. Ça c’est le groupe et le sitedemo.caucteur de Nick Cave, Nick Launay, qui en sont responsables. Enfin, au bout de dix pièces d’une rare inégalité, c’est sur la monotone, mais attrayante Useless Europeans que se referme ce nouveau chapitre de l’histoire du groupe.
Je suis soulagé de voir que l’album n’est pas la suite logique de The Shape Of Punk To Come. Après tout, si j’ai envie d’écouter ce disque-là, j’ai juste à me le taper, non?
Par contre, je reste légèrement sur ma faim après trois écoutes, tout en ayant envie de me le retaper souvent pour en comprendre toutes les subtilités.
Enfin, on n’a pas fini d’en entendre parler de cette galette.
Ma note: 6,5/10
Refused
Freedom
Epitaph
44 minutes
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