Critiques

Laura Sauvage

Extraordinormal

  • Simone Records
  • 2016
  • 31 minutes
7,5

Laura SauvageVivianne Roy, qui joue de la guitare/banjo et chante dans les Hay Babies, avait découvert un nouveau côté de sa personnalité à l’automne dernier avec le maxi Americana Submarine. Soudainement, les chansons aux mélodies gentilles et sympathiques laissent place à un rock aux influences britanniques et à l’attitude plus proche des lendemains de veille sans fin que de la recherche du prince charmant.

Signée chez Simone Records, la jeune femme nous livre Extraordinormal, un premier album entièrement «in english». La petite Laura est pas mal moins naïve et beaucoup plus rock que la jeune Vivianne des Hay Babies. Pour l’accompagner dans son périple, elle s’est entourée d’une équipe pas piquée des vers: Dany Placard à la coréalisation et la basse, Olivier Langevin à la guitare, Ben Bouchard aux claviers et Mathieu Vézio à la batterie. Le résultat est très convaincant et sent les longs voyages entre les concerts, les amours qui blasent le cœur et les coups de la vie qu’on n’attend pas.

Dans son ensemble, Sauvage approche le micro avec un cynisme noir, une attitude de «don’t fuck with me» et une légère amertume qui n’est pas déplaisante. Après Jesus Built My Hot Rod de Ministry, Sauvage clame que Jesus Wants To Be My Buddy. Il l’invite dans un party, lui offre des clopes… bref, Jesus est loin de son image angélique. La mélodie est très efficace et le ton quasi nonchalant de Roy sert à merveille la chanson. Rubberskin offre aussi une bonne mélodie, le genre qui reste pris dans la tête. Dans l’ensemble, c’est la rock Have You Heard The Good News qui vole le show. Une grosse mélodie, un refrain simple qui fesse fort, pas de fla-fla, que du bon rock.

Quand on parlait d’un certain cynisme, Cyanide Breath Mints (une reprise de Beck), qui sonne comme une histoire de fin d’adolescence quand tout semble gris et Fucker (Stole My Phone), récit d’une promenade de perdition sur les rues de New York, font belle figure. IDWYS (pour I Don’t Want Your Shit) est hyper britannique avec son ton suffisant, mais en beau joual vert. Laura Sauvage fait beaucoup penser au passif/agressif d’Oasis et Blur. Ce sentiment d’impuissance qui donne envie de maudire un peu tout le monde et surtout envoyer paître ceux qui le méritent.

Si vous connaissez Vivanne, pour son apport dans les Hay Babies, vous risquez de tomber en bas de votre chaise. Laura Sauvage est pas mal moins fine et pas mal plus rock. C’est totalement délicieux pour les oreilles de la première à la dernière note. C’est méchant, irrévérencieux, même si musicalement ça ne révolutionne rien. C’est quand même très très efficace.

Ma note: 7,5/10

Laura Sauvage
Extraordinormale
Simone Records
31 minutes

http://laurasauvage.com/

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