Joëlle Saint-Pierre
Et toi, tu fais quoi?
- Coyote Records
- 2015
- 31 minutes
Joëlle Saint-Pierre, mieux connue sous la boutade de «la fille au vibraphone», lance son premier album intitulé Et toi, tu fais quoi?, un opus de poésie et de mélodies délicates. Un an après s’être rendue aux finales des Francouvertes 2014 et quatre ans après un premier EP éponyme réalisé par Éric Goulet (Monsieur Mono), Saint-Pierre livre un trente minutes de «mignonnerie» légère et aérienne.
Disons d’emblée que Joëlle Saint-Pierre trouve sa signature musicale dans son instrument fétiche non conventionnel, le vibraphone, un xylophone aux lames de métal. Alors qu’elle chante, Joëlle Saint-Pierre s’accompagne aussi du piano, et s’entoure de musiciens à la guitare, au cor français et à la contrebasse, ce qui donne une trame sonore assez charnue, très mélodique, voire sophistiquée.
Ses chansons marient les histoires du quotidien, comme sur La réalité: «Si jamais tu t’emmerdes/On pourra jouer au Scrabble/Je sais que je vais perdre/Mais c’est mieux que de rester seule» ou les évocations plus imagées: «Satellite parasite/Je dérive sur des désastres» dans On a pleuré sur la lune. L’amour romantique axe Et toi, tu fais quoi?, avec un traitement sans grande originalité, mais de façon efficace. Le thème de la mort et de la perte rend les pièces Jamais seule et Murs très touchantes.
Mathieu Charbonneau (Avec pas d’casque, Timber Timbre) a fignolé la réalisation de l’album en créant une belle progression. La première pièce, Choc électrique, met de l’avant la voix délicate de Saint-Pierre avec son vibraphone seulement. Les musiciens Marc-André Landry (contrebasse, guitare) et Vincent Carré (percussions) s’ajoutent à partir de la deuxième pièce. L’avant-dernière pièce, Murs, reprend le concept du duo voix-vibraphone dans une triste balade: «Avant que s’efface la dernière des couleurs/Et que la vie redevienne brève/Avant que je ne sois dans la noirceur/Qu’un corps sans mouvement et sans rêve». La dernière minute de l’album, Alinéa, explore le mélange sonore des claviers bidouillés et du vibraphone. Est-ce un aperçu d’une nouvelle direction musicale?
C’est un disque propret que Et toi, tu fais quoi?, bien ficelé, cohérent, sans faux pas, mais sans grand coup. Pour le bonheur des orchestrations tempérées, bien calculées, pour la voix fine de Joëlle Saint-Pierre, une écoute de l’album (et probablement plusieurs autres ensuite) s’impose.
Ma note: 7,5/10
Joëlle Saint-Pierre
Et toi, tu fais quoi?
Coyotes record
31 minutes