Edward Sharpe And The Magnetic Zeros
Persona
- Community Music
- 2016
- 46 minutes
La formation californienne, menée par le chanteur Alexandre Ebert, nous propose un quatrième album titré Persona, un projet très mystérieux, moins lumineux et probablement plus introspectif que les dernières galettes. Toujours avec la même ribambelle d’instruments (batterie, accordéon, piano, basse, ukulélé, percussions), le groupe opte pour une formule musicale différente. Ebert chante, ses musiciens le suivent… Chose certaine, la bande de joyeux hippies se renouvelle sur ce nouvel album.
D’entrée de jeu, Persona donne lieu à dix chansons structurées possédant des rythmes qui étonnent. On cherche l’expérimentation, la prise de risques. On s’éloigne des sentiers balisés par ces palmiers de la Californie. La chanson d’ouverture Hoat Coals (une pièce de 7 minutes) demeure LA pièce de résistance de Persona. On écoute et on se dit: «Ah ben oui, c’est Ed et sa troupe!». La signature musicale de la bande est non seulement convaincante, mais elle reste toujours aussi pertinente. Des envolées jazz emmitouflent les instruments tout en permettant à chaque note de prendre une couleur et ampleur différente à l’écoute. En plus, avis aux fans, vous pourrez entendre ces fameux hymnes festifs qui vous donneront sans doute le goût de frapper des mains autour d’un feu. À écouter: No Love Like Yours, Wake Up The Sun, Free Stuff, The Ballad Of Yaya.
Persona propose aussi des saveurs indie/folk. À d’autres moments, le disque s’ancre dans un psychédélisme plus expérimental donnant lieu à une énergie brute et profonde. Noté sur Uncomfortable où l’on sent une précision et une finesse dans l’instrumentation. La piste s’ouvre sur des synthétiseurs grinçants pour terminer vers des notes claires au piano. Des accords froids et justes. En plus de la voix d’Ebert, la chanson tourbillonne autour des guitares et des batteries/percussions, toujours pour accentuer les paroles. Une sorte d’amplification sonore cherchant à donner un sens à la pièce. Ça reste vertigineux, certes, mais ça change des autres disques. Ça étonne, à vrai dire, surtout à la fin de la piste, quand Ebert s’époumone en même temps que des jetées de notes au piano. Vous comprendrez à l’écoute.
Cependant, Persona ne se démarque pas nécessairement des autres projets: Up From Below, Here ou l’homonyme Edward Sharpe And The Magnetic Zeros. La candeur n’est malheureusement pas la même. Ce qui est un peu dommage. Les chansons manquent un petit quelque chose; un élément dynamique qui propulserait encore plus les titres de Persona vers un niveau lyrique supérieur. Malgré tout, on sent quand même un vent de changement dans la démarche artistique du groupe. Ça reste très beau comme ça.
Ma note: 6,5/10
Edward Sharpe And The Magnetic Zeros
Persona
Community Music
46 minutes
http://www.edwardsharpeandthemagneticzeros.com/
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