Shabazz Palaces
Quarzaz Vs The Jealous Machine
- Sub Pop Records
- 2017
- 42 minutes
Deux albums sortis simultanément qui créent un univers thématique, avec pour personnage principal un extraterrestre nommé Quazarz qui découvre la Terre. Est-ce que j’ai déniché un groupe de prog-psychédélique turc datant de 1974? Non. J’ai écouté les deux nouvelles galettes du duo hip-hop Shabazz Palaces. En deux critiques intersidérales, je vous dis si le voyage de quelques années-lumière en vaut la peine.
« I’m from the United States of Amurderca myself
Now we post-language baby, we talk with guns, man »
– Welcome to Quazarz
Premier arrêt : Quazarz vs the Jealous Machine. Le plus récent alter ego galactique de Palaceer Lazaro (Ishmael Butler) décortique en 12 chansons l’« Amurderca ». Infiltré dans cette version alternative de nos voisins du Sud il se rend compte de deux vérités : l’omniprésence des fantasmes trap dans la culture populaire et celle de la célébrité numérique instantanée. Avec un regard critique et humoristique très affiché : une chanson se titre Love in the Time of Kanye.
« God, who came first ? The rapper or the trapper ? »
– Gorgeous Sleeper Cell
Trap et technologie s’alternent sans arrêt dans les textes. Les inspirations instrumentales sont pratiquement infinies. Jazz cosmique à la Sun Ra enveloppé par une basse creuse au travers de laquelle on reconnaît des extraits d’House minimaliste. Et, évidemment, les rythmes du percussionniste Tendai Maraire hypnotisent avec force et diversité. Maraire trouve son aise autant avec ses snares électroniques qu’avec des tambours d’influence orientale.
« Monetizing intelligence (Your favorite rapper)
All while narrowing our elegance (Your favorite rapper)
Parodying our sufferance (Your Favorite rapper) »
– 30 clip extension
Après quelques écoutes, les textes pseudo-futuristes critiquant sans peu de subtilité le présent s’essoufflent. C’est beau, on a compris qu’il y a trop de trap et qu’on passe un temps obscène sur instagram. Est-ce qu’on peut parler d’autres choses? Heureusement que les atmosphères des pièces offrent une aventure sonique radicalement différente, et accessible.
Même destin pour Quazarz : Born on a Gangster Star? La réponse au prochain saut interplanétaire.
Ma note: 7/10
Quazarz vs. The Jealous Machine
Shabazz Palaces
Sub Pop
42 minutes