Voilà un groupe australien de qualité qui est de retour cette semaine avec un nouvel album titré Illegals In Heaven. Au lever de 2014, Blank Realm avait lancé l’excellent Grassed Inn qui avait ravi votre punk arthritique favori. Proposant un astucieux alliage de rock psychédélique, de new-wave et de krautrock, on avait découvert une jeune formation fort prometteuse. Depuis quelque temps, on doit avouer que le rock australien prend sérieusement du galon. Le bout du monde donne des leçons de rock garage/punk psychédélique aux acolytes états-uniens et anglais en sitedemo.caiguant des créations qui redonnent vie à un genre (il faut le dire) un peu moribond. On pense à High Tension, DZ Deathrays et autres consorts de la scène indépendante «aussie».

Réalisée par la référence sonore australienne ultime, Lawrence English, la fratrie Spencer (Daniel, Luke et Sarah) s’est installée confortablement pour la première fois dans un véritable studio d’enregistrement. Habituellement, ce type de changement de paradigme annonce un adoucissement des mœurs sonores. Pas de ça sur ce Illegals In Heaven, car on retrouve intact le son de Blank Realm. Les guitares arpégées de poteux, la voix dylanesque et l’exécution brinquebalante demeurent toujours rois et maîtres, évoquant avec éloquence les chaudes rues de Brisbane.

Cela dit, il vous faudra plus d’une écoute afin d’assimiler les ritournelles nettement moins immédiates proposées sur cet album. Clairement, il n’y a pas de Bulldozer Love (pièce maîtresse de Grassed Inn) sur cette conception sonore, mais l’énergie juvénile, narcotique et insouciante demeure inchangée… pour le plus grand plaisir de nos conduits auditifs. La réalisation un tantinet plus lustrée de sieur English n’affecte en rien le dynamisme de Blank Realm. Illegals In Heaven confirme hors de tout doute qu’on devra compter sur ce quatuor rock pour quelques années encore.

Réputé pour ses concerts extatiques, on imagine aisément la vigueur déployée par le groupe en format live à l’écoute de ce très bon disque. Pas d’hymnes fédérateurs au programme, mais plutôt une majorité de chansons fiables et incassables. À commencer par la conclusion shoegazienne de la magnifique Too Late Now; morceau aussi décapant que frémissant. On pense aussi au penchant garage punk entendu dans No Views, à la cannabisante Cruel Night, au folk rock cahotant Dream Date, à l’explosion sonore à la fin de Flowers In Mind et à la captivante Palace Of Love.

Aux premières auditions, vous ne sauterez pas au plafond en prêtant l’oreille à ce Illegals In Heaven, mais voilà le genre de sitedemo.cauction qui se bonifie grandement au fil des écoutes. Blank Realm s’améliore techniquement et complexifie passablement son songwriting. Du moins, assez pour qu’on ne l’accuse pas de faire du surplace. Une autre bonne parution au compteur. Aucun de doute là-dessus!

Ma note: 7,5/10

Blank Realm
Illegals In Heaven
Fire Records
43 minutes

https://blankrealmmusic.bandcamp.com/album/illegals-in-heaven

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=wb6RTwfe_N4[/youtube]