Chroniques

Klaus | Entrevue : tout vient à point à qui sait attendre

Le 28 novembre passé, Klaus présentait son deuxième album en carrière et, ce soir, il défendra ses nouvelles pièces sur scène à l’Esco.

J’ai rejoint Joe Grass et François Lafontaine pendant leur pause de dîner au studio alors qu’ils se préparent pour le lancement officiel de leur deuxième album ce soir, le 10 décembre, à l’Esco. Klaus présentera les chansons de II sur scène entouré de Jonathan Arsenault à la basse, Robbie Kuster à la batterie et Lisandre Bourdages aux percussions. Nous avons discuté du lancement, des prochains mois qui s’en viennent, de l’enregistrement du second album et bien plus.

Du dripping contrôlé

Ce qui marque entre ce deuxième album de Klaus et le premier, c’est un certain sentiment d’unité dans la proposition. Alors que, sur le premier volume, les textures étaient mises à l’avant-plan, elles prennent une place plus humble et nuancée sur le deuxième. François Lafontaine m’explique que « c’est pas quelque chose qui a été discuté tant que ça, de dire :  »on va faire de quoi de plus ramassé ». Ça s’est fait naturellement comme ça. Je pense que le matériel qu’on a sorti à un moment donné, on l’a fait comme ça. Ce que tu veux dire probablement, c’est que c’est plus  »chanson » dans la forme. Que le premier était probablement un peu plus  »collage » que le dernier, mais ça c’est pas quelque chose qu’on s’est posé comme question, ça s’est fait naturellement comme ça, puis c’est pas moins éclaté, je pense. On a fait du dripping contrôlé. »

Joe Grass continue en expliquant que ce sentiment vient peut-être aussi du fait que, cette fois-ci, les choix se sont fait à deux : « La dernière fois, je pense qu’on faisait ça vraiment comme de la peinture partout, puis là, faire une chanson avec ça. Celui-là, on composait des tounes un peu plus, puis là, on mettait le filling et les couleurs après.» Il continue en expliquant qu’à trois, c’est difficile d’arriver à des accords sur des choix parce que chacun des musiciens a son opinion. Ça arrive mathématiquement plus souvent à deux. Et ça leur a permis d’avancer différemment dans ce deuxième album.

Tsé, Marie-Pierre est en haut et elle est capable de pogner la note

Sur cet album, la majeure partie du travail s’est fait à trois quand est venu le temps d’enregistrer : Klaus a été complété par l’excellent batteur Robbie Kuster. Pour le reste, il y a de nombreux ami.e.s. qui sont venus faire leur tour sur II. Parmi eux, on retrouve notamment Morgan Moore et Fred Fortin qui, tour à tour, ont joué de la basse. François Lafontaine explique : « Les personnes qu’on invitait, c’est parce qu’on les entendait réellement jouer sur cette pièce-là. C’était vraiment un casting particulier pour telle chanson. Mais tu sais, le core, quand ça a été enregistré, c’était surtout Robbie, Joe et moi. On a fait et on a enregistré beaucoup de temps de studio en trio. Mais après ça, on disait : OK, ça serait cool que telle personne vienne faire telle affaire. C’est sûr qu’à un moment donné, on a fait des enregistrements vocaux qu’on a tapés un peu partout. Partout où on peut avoir une carte de son, puis un micro, puis un emplacement. Dans le sous-sol chez nous à un moment donné, on était comme : OK, telle harmonie, ça serait cool… On va demander à Marie-Pierre (Arthur). » Lafontaine pointe en haut en voulant dire qu’elle était à l’étage pendant ce temps. C’est l’avantage d’avoir comme partenaire une chanteuse d’exception. Surtout que, dans un rire, Joe Grass confirme : « Nous autres, on ne peut pas chanter ça. »

Le duo me parle aussi de la passe impossible de marimbas d’Olivier Salazar sur Living With the Bomb. François Lafontaine parle du fait qu’il a écrit le tout en double vitesse avec des modifications et que la paire était sûre que ça ne pourrait pas être enregistré comme ça. Et Olivier Salazar est arrivé et, en moins de 4 prises, il l’a clanché. Une passe que Lafontaine a tenté de reprendre pendant une journée et demie avant d’abandonner le tout.

Le futur vue par Klaus

En plus du lancement de ce soir, Klaus sera du bord de Chez Baptiste le 12 février dans le cadre du Taverne Tour. La paire explique qu’ils sont trouvés un booker sur le tard en août dernier. Voyant mon incompréhension des enjeux, François Lafontaine m’a expliqué que la game du booking a beaucoup changé depuis la pandémie : « Il y en a qui sont déjà bookés pour 2027, et qui n’ont pas nécessairement d’album. C’est vraiment compliqué maintenant. Depuis, la pandémie a vraiment tout changé. »

Joe Grass ajoute qu’avec un projet moins connu comme Klaus, ça rend ça aussi plus ardu. Pourtant, on parle ici de deux musiciens d’expériences qui sont sur d’énormes projets, pas d’artistes émergents. On en déduit que tout se fixe vraiment d’avance et que c’est un couteau à double tranchant. Parce que riche serait celui qui peut deviner ce qui va être en vogue dans deux ans.

En attendant, on peut certainement profiter de Klaus au présent dès ce soir à l’Esco!

Et écouter le deuxième volume sur votre plateforme préférée ici.

*Cet article a été rédigé en collaboration avec Simone Records.

Crédit photo: Marc-Étienne Mongrain

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