Joseph Marchand
Treize miniatures
- Costume Records
- 2025
- 31 minutes
Joseph Marchand avait tenté une première fois l’aventure en solo en 2021 avec son projet Joseph Mihalcean (son nom de naissance). Voici qu’il présente un premier album de compositions à la guitare. Ce qui ne veut pas dire qu’il ne chante pas du tout ici. Il y glisse deux fois sa voix sur l’album et invite des amies comme Klô Pelgag, Safia Nolin, Marie-Pierre Arthur et Velours Velours à chanter sur des pièces. La guitare est tout de même le centre des créations et ça s’entend.
Je classerais Treize miniatures dans la même catégorie d’œuvres que celles de Jean-Michel Blais, Flore Laurentienne ou Alexandra Stréliski. Même si Joseph Marchand manie la guitare plutôt que le piano, il propose des trames instrumentales qui racontent des histoires et créées des atmosphères propices à l’exaltation des émotions. Le meilleur exemple de ce talent est certainement la magnifique 60 rue Maude sur laquelle les synthétiseurs de François Lafontaine complète magnifiquement le motif de guitare.
Lors du lancement de l’album dans le cadre de CCF, Klô Pelgag avait fait la blague que Joseph Marchand avait repris l’EP Sieste sur l’oreille droite qu’ils avaient fait ensemble avec Samuel Gougoux. La remarque n’est pas anodine, puisque trois de ces pièces vivent une nouvelle vie sur l’album de Marchand. Deux sont instrumentales, Couleur préférée II et Déjeuner sur l’herbe II et l’une reçoit une fois de plus Klô Pelgag, Kiwi II. La pièce est touchante et remplie d’amour. Les sentiments exprimés dans le texte sont magnifiés par les cordes de Mélanie Bélair, Chantal Bergeron, Ligia Paquin, Anne Gadbois et Jean-Christophe Lizotte.
Quand il était temps de mettre des mots sur ses chansons, Joseph Marchand a pu compter sur la plume de Stéphane Lafleur, qui a travaillé en sa compagnie sur Au début du soleil et Je nous veux du bien. C’est évidemment poétique à souhait avec un bon fond de tableau brossé habilement.
Quand Joseph Marchand a nommé l’album Treize miniatures, il rendait compte du fait que la plupart des pièces de l’album sont de courtes propositions. C’est le cas sur la surprenante L’avenir sur laquelle chante Velours Velours, Safia Nolin et Marie-Pierre Arthur. On se prend parfois à espérer en avoir plus ces courtes pièces qui sont réussies, mais qui passent en un clin d’œil. Comme par hasard, les moments qui retiennent le plus l’attention sont les pièces plus longues et plus étoffées musicales.
C’est un bien bel album qu’offre Joseph Marchand qui fera plaisir à ceux qui ont embarqué dans les propositions d’autres compositeurs instrumentaux (que j’ai nommés plus haut). Il y a quelque chose du même acabit qui nous fait dire qu’on espère qu’il va nous en faire plus de ces miniatures.