Beat Sexü
Dernière chance
- Indépendant
- 2025
- 30 minutes
Un peu moins sexy les Beat Sexü? Peut-être un peu moins caliente, mais toujours dans les rythmes groovy qui visent à animer les bassins. C’est le premier album en cinq ans pour la formation menée par Jean-Étienne Collin-Marcoux et Jean-Michel Letendre-Veilleux, des piliers de la scène musicale de Québec qui sont derrières de grands succès, comme Le Pantoum, Les Disques Dure Vie, Pure Carrière et une panoplie de projets de la Capitale. Auparavant, il y avait aussi Odile Marmet-Rochefort à leurs côtés, mais elle a décidé de quitter le bateau en 2021.
Le duo a décidé cette fois-ci d’y aller simplement à deux, mais il y a tout de même de nombreux musiciens qui ont prêté main-forte : à la basse, Fabienne Gilbert, Cédric Martel et Luke Dawson, à la voix Mariève Harel-Michon et quelques autres musiciens ici et là. Si le côté plus chaud de Beat Sexü est un peu moins présent, on y retrouve beaucoup de moments enveloppants qui parfois font un peu penser à Khruangbin. C’est le cas sur la groovy Une chanson qui parle de rien. Notons la solide basse groovy de Fabienne Gilbert, qui est particulièrement ronde ici.
Si les trames un peu langoureuses sont présentes sur Dernière chance, on y trouve aussi des pièces plus vitaminées qui seraient idéales pour un jogging sur les Plaines comme Catché de quoi qui joue sur la répétition rapide qui devient hyper mélodieuse. La voix ici est pratiquement utilisée plus comme un instrument avec ses sonorités hypnotisantes. On retrouve aussi cette approche à la fois ludique et sur les allitérations sur JJJJMPTJJ et la phrase : « J’ai jaugé j’ai joué mais pas toujours jugé juste ».
Il n’y a pas de pièces ennuyantes sur Dernière chance. On s’ennuie peut-être un peu des rythmes plus chauds qui dominaient dans les créations du groupe sur les créations précédentes. Malgré tout, on sent que Beat Sexü est parti dans une nouvelle direction bien plaisante. Dernière chance, la pièce-titre fait partie de cette nouvelle tangente qui se dégage. C’est un peu plus atmosphérique, mais quand même encore bien ancré dans le sol. À cela se rajoute Jean-Etienne Collin-Marcoux, qui chante une mélodie vocale délicieuse et la basse de Cédric Martel qui est parfaite.
Bref, c’est un album différent pour Beat Sexü qui semble en train de faire un virage dans ses sonorités. Ça rend déjà curieux pour la suite. En attendant, Dernière chance n’est certaine pas la dernière chance qu’on donne au groupe qui séduit à tout coup.