Concerts

Osheaga 2025 | Jour 2: Tyler, The Creator, TV On The Radio, Whitney, Matt Champion et Future Islands

Après une première journée bien garnie au parc Jean-Drapeau, notre collaboratrice Nadine Mathurin a vaillamment remis ça, samedi, pour une deuxième sortie à Osheaga 2025. Un autre solide planning l’attendait!

Photos par Alexanne Brisson. Galerie complète à la fin du texte!

Good Neighbours. Crédit: Alexanne Brisson

Good Neighbours

On repart ça en ce beau samedi après-midi avec Good Neighbours, dont la principale qualité est sans doute d’être de bons voisins, parce que, bien que les membres du groupe semblent de bien bons gars, leur musique manque franchement d’intérêt.

Une pop/rock générique de bonne humeur ne fait jamais de mal à personne, surtout par une belle journée ensoleillée; reste qu’il manque un petit quelque chose aux Good Neighbours pour qu’ils puissent passer de 14h40 à, je sais pas, mettons, 21h30. Je passe, comme dirait Danièle Henkel.

Matt Champion. Crédit: Alexanne Brisson

Matt Champion

Je suis bien intriguée d’entendre en live le projet solo de Matt Champion, après un passage remarqué avec les feux-BROCKHAMPTON.
J’ai toujours aimé sa façon de jouer avec sa voix, de varier ses intonations d’aiguës à très graves, toujours en s’efforçant de chanter son rap et non pas de juste déblatérer des paroles rapidement comme si les mots déboulaient des marches. 

Malgré un public plus que clairsemé en ce début de journée à la Scène de la Forêt, Matt débarque gonflé à bloc, prêt à tout donner. Avec des sonorités autant rock que très smooth, la musique de Matt flirte également avec le R’n’B et même le jazz. 
Oserais-je m’avancer en disant que certains morceaux m’ont fait penser à Mac Miller? Reste que Matt est un excellent chanteur, son projet solo valorise cette voix et on peut le voir (et l’entendre!) à l’œuvre en ce samedi après-midi. 

Seul bémol: Matt Champion chante sur de la vraie musique, pas juste des beats. J’aurais pris deux ou trois musiciens avec lui, qui aurait tellement mieux mis à l’avant la richesse des mélodies de ses chansons. C’est certain que Matt Champion tout seul, c’est moins foufou que BROCKHAMPTON en show, mais le potentiel est tout là, il est visible et il s’entend.

Prospa

Je profite d’un moment de libre pour faire un petit saut à la Scène de l’île pour aller danser pendant le set de Prospa, duo électro anglais aux influences dance-pop des années 90, somme toute assez efficace dans l’ensemble, sans révolutionner le genre.

Whitney. Crédit: Alexanne Brisson

Whitney

Whitney a cette particularité d’être un duo, dont le drummer, c’est aussi le chanteur. Ça donne toujours une disposition bizarre sur scène, UN GROS DRUM devant tous les autres musiciens (six au total), mais en les voyant (pour une première fois dans mon cas), on comprend que le batteur/chanteur Julien Ehrlich est le centre d’un tout qui tient grâce à lui.

La musique de Whitney est parfaite pour un après-midi de festival ensoleillé: un rock tendre à la guitare omniprésente, avec accents de trompette pour venir ponctuer ici et là les harmonies de voix des six musiciens. 

Julien Ehrlich parle un peu de tout et de rien entre les chansons, comme un introverti poussé à meubler du temps pendant que les musiciens s’accordent, et ça donne des commentaires cocasses qui rendent le band encore plus sympathique.
Variant entre de nouveaux morceaux fraîchement écrits et sa toute première composition, Whitney termine avec No Woman, prouesse de son répertoire, d’une douceur aussi touchante que sublime.

Future Islands. Crédit: Alexanne Brisson

Future Islands

Déjà, je ne suis pas fan. Future Islands, c’est binaire: t’aimes ça ou pas pantoute.

Évidemment, on ne peut pas dire que le chanteur ne se donne pas: il danse, il grogne, il se cogne la tête avec son micro, il veut s’arracher à la face, il se frappe la poitrine, il crie, il s’effondre à genou, il rampe, il a l’air possédé… Mais j’ai toujours perçu cette performance comme de l’énergie du désespoir, pour compenser une musique pas si bonne que ça.

Je veux pas nécessairement me donner raison, mais j’ai eu l’impression qu’ils commençaient Seasons six fois avant qu’ils la fassent pour vrai, en avant-dernière chanson de leur set.
Ok, je dois revenir sur ce chanteur, parce que c’est vrai que tout repose sur ses épaules (non, j’en reviens pas). Je comprends qu’il vit ses tounes, mais il semble plus essayer de nous les expliquer en les mimant qu’en nous les chantant. Ça en devient plus distrayant que captivant. 

Tv On The Radio. Crédit: Alexanne Brisson

TV On The Radio

Proposition la plus rock de la journée, le groupe de Brooklyn est super attendu par une foule plus qu’enthousiaste dans un parterre (enfin!) rempli à sa juste valeur. 

Quoi de mieux que de commencer ça avec Young Liars, chanson parfaite pour rappeler l’intensité des chansons du groupe, la virtuosité de ses musiciens, mais surtout, la justesse de la voix du chanteur principal, Tunde Adebimpe, qui n’a pas perdu une once de puissance avec les années. 

Les six musiciens enchaînent les morceaux de leur solide répertoire rock: Golden Age, Lazerray, Happy Idiot, Dreams, sans oublier l’entraînante (je cours dessus!) Wolf Like Me, plus gros succès du groupe, véritable hymne libérateur pour les spectateurs. Devant des projections toutes plus cool les unes que les autres (variations entre extraits vidéos et collages animés), TV On The Radio déboule ses dix chansons dans un train d’enfer, nous en mettent plein la gueule et prouve toute sa pertinence encore en 2025. 

Mention spéciale au cameraman, probablement le plus grand fan du groupe de l’auditoire, qui chantait toutes les tounes par cœur. 

Tyler, The Creator. Crédit: Alexanne Brisson

Tyler, The Creator

Que serait un festival sans un épisode d’orage impromptu? Complètement inattendus, des éclairs ont bien failli mettre en péril la soirée des milliers de festivaliers venus voir Tyler, The Creator, malgré un spectacle de l’artiste au Centre Bell à guichets fermés pas plus tard que la semaine dernière. 

Après une vingtaine de minutes de flou, quoi de mieux afin de kicker ça, pour reprendre les festivités, que des feux d’artifice en début de show?! Dès les premières notes, on comprend le phénomène. Solide dans ses bottines et fluent dans son flow, Tyler s’époumone, danse, chante à s’en virer les yeux en arrière de la tête, court d’un bord pis de l’autre de l’immense scène surélevée, seul, l’emplissant… pas toujours totalement à chaque morceau.

Ce qui me fait me demander: qu’est-ce qui pousse un headliner de festival, en 2025, avec tous les moyens qu’il a, à chanter sur une track?! Il a beau avoir un beau setup, une immense énergie, et se donner bien plus que bien des groupes que j’ai vus dans ma vie, j’ai un malaise devant un artiste de cette envergure qui choisit de rapper sur une piste de son. 

(Traitez-moi de boring et de boomer, je connais la réaction de Charli XCX à ce commentaire.)

Oui, il donne tout ce qu’il a, oui, l’intérêt de Tyler, the Creator c’est son talent, son chant, son rap, ses mots. J’en conviens. Mais je ne peux m’empêcher d’imaginer la folie que serait d’avoir des musiciens avec lui, interagissant, jouant, niaisant, riant, ayant du fun. Un concert, c’est de l’interaction. Oui, avec un public, mais c’est vraiment plus parlant quand on voit de l’interaction aussi sur scène. Ça rend le tout plus organique, plus vivant. 

Néanmoins, Tyler prouve qu’il a la prestance et l’envergure d’une tête d’affiche de festival. Sa fougue est contagieuse, ses paroles sont audacieuses, ses rythmes sont irrésistibles, ses chansons sont le fun à gueuler en gang, son personnage est plus grand que nature! Mais je prendrais trois ou quatre musiciens de plus sur scène, et un ou deux artificiers de moins.

Crédit photo: Alexanne Brisson

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