Tyler the Creator est à broil. On va se le dire. Il est régulier comme une horloge dans ses sorties qui paraissent aux deux ans à l’exception des 2 ans et demi entre Call Me If You Get Lost et Chromakopia. Il faut dire que le premier avait tout de même été traité à une deuxième version de luxe avec plusieurs nouvelles pièces en 2023. Voici qu’il brise à nouveau le cycle avec un album moins d’un an après Chromakopia. Alors que ce dernier était un album concept complexe, DON’T TAP THE GLASS se veut le contraire. Dès les premières lignes de Big Poe qui ouvre l’album, Tyler the Creator dit : « Only speak in glory, keep your bagage at home. Yeah, none of that shit! » Le ton de l’album est lancé alors que la pièce part avec une trame à mi-chemin entre Pharrell Williams et Timbaland.

C’est un album résolument dansant que propose Tyler the Creator qui a dit être inspiré par un ami qui a dit qu’il refusait de danser en public de peur de se faire juger. DON’T TAP THE GLASS mise sur des trames aux rythmes vitaminés qui donnent envie de faire quelques pas de danse. Le tout est doublé par des textes qui se veulent plus légers qui rappelent un Tyler the Creator plus jeune sur Cherry Bomb et Wolf, mais avec tout le savoir-faire qu’il a accumulé au cours des dernières années.

Nigga said I lost touch with the regular folks (Shit)
I ain’t never been regular, you niggas is jokes (Funny)
What that vest gon’ do, boy? I aim at the throat (Damn)
Got a pocket full of snot, but your spirit is broke, like (Bitch)
Forty-nine, still in the street, like (Bitch)
Your prostate exam in a week, like (Bitch)
— Don’t Tap the Glass

Il est particulièrement dynamique sur Stop Playing With Me et la pièce-titre où le rap est agile et rapide. On retrouve aussi le Tyler the Creator qui tentait de faire réagir avec des lignes colorées par le passé. Moins vulgaire que dans sa jeunesse, il arrive tout de même avec une bonne dose d’égo et d’arrogance. Ça passe le test et les fans de longue date seront contents de retrouver ce côté moins présent dans les dernières sorties.

Le côté plus pop et mélodieux de Tyler the Creator est aussi présent sur DON’T TAP THE GLASS. On en prend une bonne dose sur Don’t You Worry Baby sur laquelle Madison McFerrin collabore. C’est aussi le cas de la pièce Sugar on my Tongue au début de l’album qui offre une approche plus pop. L’amour aussi occupe une place importante sur l’album. Il y a Ring Ring Ring qui parle de la nostalgie d’une relation et de la reprise de la communication. Tell Me What It Is est à l’opposé du spectre avec des questionnements sur l’amour vrai vis-à-vis de son statut de vedette.

Ce n’est pas l’album le plus complexe de Tyler the Creator, mais il produit des pièces efficaces qui s’écoutent bien. Il mise sur ses qualités d’auteur-compositeur-interprète et démontre à quel point il maîtrise l’écriture et la composition. Vraiment, Tyler the Creator consolide sa position comme l’un des trois meilleurs rappeurs du moment.