Sensei H a fait un bon bout de chemin lors des Francouvertes 2024. La finaliste propose La mort du troisième couplet, un album qui arrive deux ans et demi après Trop de chance. Sur celui-ci, Sirini Hassani propose un rap porté sur le texte et empreint de ce qui se faisait au début des années 2000, mais avec des trames signées Vérone qui sont résolument contemporaines.

Sur La mort du troisième couplet, Sensei H offre quelques très bons moments où elle démontre sa qualité à créer des trames narratives limpides comme c’est le cas sur L’amour du troisième couplet où elle s’amuse à varier les émotions habilement tout en adoptant une attitude de brag rap qui va jusqu’à mettre au défi Hubert Lenoir. Le genre de paroles qui s’ancre dans un milieu bien connu et qui est franchement bien fait.

Il y a aussi trois (ou presque) duos sur La mort du troisième couplet et ils sont tous les deux bien effectués. Calamine arrive et brille sur Coup de théâtre avec une prose groovy et coulante qui vole le show. Sabrina Blue pour sa part vient rejoindre Sensei H sur la dynamique Magnifique. Finalement, Alias accompagne Sensei H, mais de manière musicale sur Victoire.

Musicalement, on appuie beaucoup sur les rythmes à travers l’album. C’est le cas sur Critère Palace qui joue sur une basse assez lourde. Cela donne un tableau sur lequel Sensei H tisse un texte qui parle notamment de réciprocité en amour. On retrouve aussi un bon groove sur Calendrier qui compte sur un refrain plutôt efficace.

On remarque l’approche fortement influencée du rap français des années 2000 sur une pièce comme Cardinal qui pèse lourd sur les mots avant de partir dans une envolée électronique assez surprenante. Encore une fois ici, il ya une tendance au brag rap et à l’égo mis de l’avant.

C’est un quatrième album pour Sensei H qui démontre qu’elle contrôle bien son écriture alors que son univers est limpide et raccord d’une pièce à l’autre. La qualité des trames de Vérone donne une base efficace aux paroles de Sirine Hassani. Un bon album de rap.