Concerts

The The au MTELUS le 20 octobre 2024

La dernière fois que le groupe de new wave londonien The The était à Montréal, c’était il y a 23 ans. Depuis, il s’est passé beaucoup de choses, mais le public n’a pas oublié le groupe pour autant. Cet amour envers leur musique, est-ce un amour véritable ou un amour nostalgique ?

En septembre 2000, le groupe de Matt Johnson présentait un concert au Cabaret Juste Pour Rire dans le cadre du Naked Tour. Et entre hier et aujourd’hui, le groupe a pris une pause, Johnson s’est concentré à la création de bandes sonores pour finalement repartir le projet en 2018. Malheureusement, cette fois-ci, Montréal ne faisait pas partie du trajet. En septembre dernier, le groupe faisait paraître Ensoulment, une proposition musicale plutôt différente que le son new wave art pop des années 80 et 90. Une proposition plus corsée, mais pas désagréable, quelque chose que tu ne t’attends pas venant de ce projet. N’empêche, qui dit un nouvel album dit une nouvelle occasion de partir en tournée !

Première partie

Pas de première partie annoncée, le groupe s’est chargé eux-mêmes de l’entrée avant le plat principal. Cette entrée, c’est l’interprétation complète du nouvel album Ensoulment.

Avec une guitare à la main, le visage Matt Johnson, membre permanent du projet, est caché par trois micros installés sur un pied. Les autres musiciens ont presque tous été de passage sur différentes périodes du groupe, entre Mindbomb en 1989 et Nakedself en 2000. Ceux-ci excellent tous avec leur instrument, notamment Barrie Cadogan, présent depuis 2018, qui est particulièrement habile avec les effets de guitares pour créer des moments magiques.

Comme mentionné plus haut, le dernier album est une proposition unique alors je ne vais pas vous surprendre en vous disant que si l’avant du parterre semblait avoir une écoute curieuse, ce ne l’était pas forcément à l’arrière (après, j’ai vu pire comme public bavard comme The Smile au MTelus en 2022). Plus les chansons avançaient, plus ça parlait fort à l’arrière. Ça me dépasse toujours les gens qui payent plus de 50$ le billet pour parler à leurs amies pendant un spectacle.

Ensuite, quelque chose que j’ai remarqué est que le public de The The est âgé : quelques têtes blanches et peu de jeunes. Déjà, je sens une envie de retrouver une certaine nostalgie et ça me déçoit personnellement parce que le travail de production de The The n’est pas assez kitch pour être pris à l’époque de leur plus gros succès, comme Soul Mining. J’avais envie de croire que cette observation était mal fondée, jusqu’à tant que commence le deuxième ensemble.

Deuxième partie

Dès les premières notes de Infected, le public a arrêté de parler et pour plusieurs, la nostalgie a embarqué. Ce qui reste, c’est un public heureux de retrouver la piste de danse de leur jeune vie d’adulte. C’est bien, mais si vous lisez ceci et que vous n’avez jamais écouté de The The, ne pensez pas que c’est juste de la musique fait pour les gens d’une époque.

Cependant, The The a tenu à faire quelques affaires différentes, pour mon plus grand plaisir. Après August and September, Johnson a raconté que lors d’une répétition, quelques chansons sonnaient bizarre dans ses oreilles. Alors le groupe a retravaillé tout ensemble certaines interprétations. L’omnichord de DC Collard, qui n’avait pas encore servi, jette ses premières notes. En pensant qu’il s’agit des premières notes de This Is The Day, le public a sorti leur téléphone, pour finalement que ça soit Slow Emotion Replay, une interprétation douce où la batterie n’a pas pris autant de place que dans l’originale. Puis, This Is The Day est arrivé, et là encore, il y avait une batterie moins prenante, des sons de piano électrique à la pointe et une voix de Johnson qui n’a pas vieilli pour sa part, toujours aussi grave et intact.

Je ne pensais pas voir The The dans ma vie, mais ça m’a fait plaisir de voir un groupe en forme et qui ne veut pas autant capitaliser sur le passé. La nostalgie a beau être confortable, il n’empêche que le présent peut-être rempli de surprises. Quel plaisir, vraiment!

Crédit photo: Charles-Antoine Marcotte

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