La vie d’un festival, c’est souvent d’avoir à jongler avec les imprévus. En ce dimanche de FrancoFaune, l’organisation a dû le faire deux fois plutôt qu’une.

Quelques jours avant la date de concert, les programmateurs de FrancoFaune ont dû remplacer au pied levé Fire & Smoke qui ne pouvait plus se rendre en Belgique. Ça fouille et ça fouille pour apprendre que Klô Pelgag est en tournée de promo pour son nouvel album à Paris. Deux billets de TGV plus tard, on a eu droit à un concert de Klô Pelgag seule au piano avec ses nouvelles chansons. Dire qu’on est béni des Dieux de la musique est un euphémisme. Mais l’organisation (ce mot est la faute de Trotski Nautique) a dû y aller d’une deuxième jonglerie alors que Bilou a dû annuler pour des raisons de santé. C’est finalement Maï Ogawa, qui avait aussi un concert de prévu le lundi 7 octobre qui est venu remplacer au pied levé.

À l’église avec Klô

Ce n’est pas la première fois que je vois Klô Pelgag dans une église et pas la première fois que je la vois seule au piano, mais c’était la première fois que je l’entendais chanter les pièces d’Abracadabra qui sort vendredi. On a donc entendu en version dénudée Sans visage, Libre, Le goût des mangues et Les puits de lumière. Pour parler de cette dernière, elle a expliquée qu’elle trouvait à la base que ça faisait trop chanson française classique et qu’elle a décidé d’y aller à fond sur les arrangements pour troller la chanson. Mais… là, elle le jouait sans le troll. Elle a terminée avec J’aurai les cheveux longs et après que la foule ait insisté, donc un vrai rappel, Soleil. C’était un moment tout à fait plaisant par un beau dimanche à Bruxelles.

Charlène Darling

C’était tout autre chose avec Charlène Darling qui fait dans un rock minimaliste assez champ gauche. Au point où, en concert, c’est assez ardu à digérer. Il y a une langueur présente dans sa démarche qui n’est pas pour toutes les oreilles. Elle a fait notamment une reprise de Special d’Angel Olsen, mais en français-s’il-vous-plaît.

Maï Ogawa

Maï Ogawa construit sa musique à l’aide de boucles vocales en plus de jouer du piano. La moitié d’Alek et les Japonaises offre ici une musique un peu plus sobre qu’avec son groupe, sans abandonner son sens de l’aventure. Elle flirte un peu avec les constructions plus traditionnelles de chansons, mais refuse de tomber dans le moule à tous les coups. Il y a quelque chose qui semble toujours en évolution dans son projet, ce qui est normal étant donné qu’elle n’a rien lancé encore publiquement.

Solipsisme

C’est la St-Jean ou quoi? Deux groupes québécois dans la même journée à Bruxelles, c’est quand même assez rare. Mais voici que Solipsisme venait présenter son rock psychédélique aux touches de prog. Surprise, Paige Barlow est maintenant dans le groupe! Les cinq membres ont offert une très bonne performance qui selon leur aveu devait être moins forte que lorsqu’ils jouent à l’Esco. Il faut dire que les règlement sur le son en Europe sont très différents de ceux à Montréal! Protection de tympans, il y a, avec ou sans bouchons. Ce fut une prestation fort agréable qui terminait avec panache mon passage au festival FrancoFaune.

Des remerciements

Il faut que je remercie les passionnés de FrancoFaune, Florent Le Duc et Céline Magain qui organise un festival curieux, audacieux qui font de la place à un ensemble de propositions artistiques variées. Merci aussi à Nicolas, le nouvel ami qui a été présent tout au long du parcours. Encore une fois, votre accueil m’a coupé le souffle. Merci beaucoup. Merci aussi à Wallonie-Bruxelles Musiques qui a permis de faire de mon passage une réalité. Sans leur soutien, je n’aurais pas pu traverser l’Atlantique et j’aurais été itinérant en arrivant à Bruxelles. Julien, Jessica et Dominique, merci d’avoir permis que je vienne vous visiter. Je suis privilégié de compter sur votre appui!

Les amis et les pros, ceux avec qui on a refait le monde, ceux de rigolades incessantes, ceux du bar qui ne ferment jamais : merci! C’était toute une édition.

Crédit photo: Fabian Braekman