Critiques

Loma

How Will I Live Without A Body

  • Sub Pop Records
  • 2024
  • 46 minutes
8
Le meilleur de lca

Il y a quelque chose de magnétique et fascinant dans les sonorités que propose la formation Loma. Emily Cross, Dan Duszynski et Jonathan Meiburg ont dû pagayer pour arriver à travailler sur How Will I Live Without A Body. Après la sortie de Don’t Shy Away en 2020, Emily Cross est retournée à Dorset dans son Angleterre natale, Duszynski est resté à Austin à son studio et Meiburg est parti en Allemagne pour faire des recherches pour un livre. Le trio a tenté de faire quelques sessions à distance, mais la mayonnaise ne prenait pas.

Puis, Cross a proposé aux deux garçons de la rejoindre dans la maison où elle vivait qui appartenait à un fabricant de cercueils et qui sert de maison de fin de vie où Cross accompagne des patients vers leurs derniers moments. Loma a pris deux chambres pour construire un studio amateur et utilisé un ancien cercueil comme cabine d’enregistrement. Funky, n’est-ce pas?

Cela explique peut-être le côté fantomatique qui habite l’album de Loma où les instruments acoustiques sont délicats et les sons électroniques viennent magnifier la proposition. Il y a dans How Will I Live Without A Body un côté apaisant, grandiose, mais légèrement mélancolique qu’on pourrait relier à l’esprit général d’une fin de vie qui se déroule lentement.

Le côté aérien se fait sentir dans des pièces comme la rêveuse How It Starts qui démontre comment le groupe est tout de même capable d’insuffler de la vivacité et du dynamisme tout en gardant un sentiment général de légèreté. Le tout est complété par la mélodie vocale d’Emily Cross, une constante dans How Will I Live Without A Body. Parmi les autres moments où les sonorités acoustiques et électroniques sont particulièrement bien équilibrées, on retrouve la douce Unbraiding.

Certaines pièces sont plus grandioses et fournies dans les sonorités. C’est le cas pour le rock orchestral d’A Steady Mind, sur la groovy Please, Come In ou encore sur Pink Sky. Loma utilise beaucoup les sonorités naturelles dans ses compositions. C’est le cas pour les oiseaux qui chantent dans Arrythmia, mais surtout pour les sonorités des vagues dans la délicieuse Affinity.

C’est un très bon petit album qu’offre Loma avec How Will I Live Without A Body. Le rock orchestral, aux contours spectraux, aux questions existentielles et aux mélodies fortes, est particulièrement efficace. Ça vaut le détour.

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