Pour la dernière journée de la 35ᵉ édition des Francos, j’ai commencé avec de la musique konpa, présentée par le chanteur Dee End et son groupe sur la Scène Bell. J’ai ensuite entamé une marche rapide vers (et une chute devant) le Club Soda pour voir le groupe de rap québécois Canicule et j’ai fini ma soirée avec Jäde, qui livrait une performance à la Scène Desjardins. 

Photos par Alexanne Brisson

Dee End

L’auteur-compositeur d’origine haïtienne Dee End a présenté un excellent concert qui a définitivement été la meilleure représentation de la soirée pour moi. C’était la première fois qu’il y avait une heure complète de musique konpa en direct sur une scène principale des Francos de Montréal, démontrant, du même coup, la reconnaissance de l’influence haïtienne sur la culture montréalaise. C’était beau de voir le public sortir leur drapeau haïtien, j’ai dû moi-même suivre cette tendance. Les musiciens et les danseuses sont tous entrés en même temps, tous vêtus de blanc, imposant une ambiance festive, et ont commencé à jouer ensemble 48 heures comme une tonne de brique. La balance entre les musiciens n’était pas top au début, mais cela s’est arrangé vers la fin de la première chanson. De plus, encore au début, les vocalistes n’étaient pas très justes, mais cela s’est arrangé au courant de leur performance, de même qu’à un moment, ils chantaient parfaitement en octave, ce qui est très difficile à faire. Aussi, Dee End a fait un excellent travail pour animer la foule, en leur donnant des pas de danse, en leur demandant d’activer leur lumière de téléphone, de danser et de chanter avec lui. Le groupe a fait danser toute la foule principalement sur du konpa, mais aussi sur un peu de RnB et du dancehall. Le chanteur haïtien a invité Ya Cetidon et on fait Occupation Hood avec une twist reggae. 

Canicule

La formation Canicule, qui inclut les rappeurs Shreez, TIZZO, Le Ice, Soft, Salgrimo, Peeda, Moto, Chiko et Yoalain!, a livré une performance avec beaucoup d’énergie. Il y avait une ambiance de fête qui était contagieuse, les artistes avaient visiblement un bon moment sur scène. Ils ont invité les membres de la formation au fur et à mesure sur scène, ce qui a aidé à faire monter l’énergie. Avoir un batteur, qui a d’ailleurs fait un excellent travail, était un bel ajout au concert, mais on l’entendait beaucoup trop comparé aux pistes jouées par les ordinateurs. J’ai aussi l’impression que les titres ont été ralentis, ce qui ajoutait de la lourdeur à la performance et qui a allongé le concert. Les gars ont commencé avec 20 minutes de retard et n’avaient toujours pas fini après 2 h de prestation. C’était long! Sinon, ils ont fait un beau travail pour animer la foule, les invitant à danser, à fumer, à utiliser leurs lumières de téléphone au point d’illuminer la salle avec ces dernières. Ils se permettaient de prendre les téléphones des spectateurs pour se filmer, créant ainsi un point de vue unique sur le concert.

Jäde

La chanteuse lyonnaise a livré un bon spectacle, même si ce n’était pas aussi électrique que les deux autres que je suis allé voir juste avant. Son concert a commencé avec des titres trap, pour ensuite aller vers un style acoustique et finir avec des chansons plutôt pop. Accompagnée de ses deux musiciens à la guitare et au clavier, elle a principalement interprété les chansons de ses albums Les malheurs de Jäde. Ces vocales étaient impeccables, mais Jäde manquait de présence sur scène. Elle a recommencé une chanson, car elle avait oublié les paroles. Ce sont des choses qui arrivent, et elle n’a pas laissé ce moment déstabiliser le reste de sa performance. 

Crédit photo: Alexanne Brisson