Après un vendredi orienté punk-rock, la Commission B a proposé un samedi et un dimanche à la programmation plus grand public. Toujours au cœur du charmant village de Saint-Casimir, le festival a su créer des moments qui vont rester gravés dans la mémoire de bien des gens.

Gab Paquet

Les spectacles de Gab Paquet sont toujours des événements mémorables. Toujours d’une énergie redoutable et armé d’un grand sens de la mise en scène, l’auteur-compositeur-interprète a le don de transformer ses performances en happening. Dès le départ avec VHS et Poutine Dream, le public était captif. Au fil des changements de costumes et des bains de foule, ça n’a fait que se confirmer avec beaucoup de spectateurs qui chantaient avec le groupe notamment sur 1-800-666-SEXE ainsi que sur Casio, Pad & Moustaches et Consommations interprétés en rappel.

Bref, la magie rose a opéré!

Marjo

Personne ne contredira que Marjo est la queen. Véritable icône indémodable, la chanteuse de Corbeau a montré à la grande foule rassemblée pour son concert pourquoi elle a traversé le temps. Dès les premières notes d’Illégal et de Maladie d’amour de son défunt groupe, le public ne s’est pas fait prier pour se faire aller les bras et chanter à tue-tête. Même chose pour Y’a des matins, Chats Sauvages et surtout, au bonheur de plusieurs, Les Yeux du cœur l’un des meilleurs duos de l’histoire de la chanson québécoise qu’elle a interprétée avec Gab Paquet.

Ce dernier semblait vivre un rêve tout comme le public. Charismatique et complice avec le public Marjo s’est permise quelques blagues sur la vie de rockeur tout en rebaptisant Gab Paquet, Gab Bouchard avec un sourire en coin. De toute façon, comme elle le dit, les gens se souviennent des chansons, mais pas de ce que dit l’artiste sur scène. Autre moment mémorable, Tant qu’il y aura des enfants où la chanteuse a invité littéralement tous les enfants du public à monter sur scène.

On a eu droit, en fin de spectacle, à un doublé Ailleurs et Provocante avant un rappel qui s’est conclu sur Trop d’amour et S’il fallait qu’un jour. Bref, un spectacle à la hauteur du monument Marjo qui s’est terminé de la meilleure des façons.

Karkwa

Il y a trois certitudes dans la vie: la mort, les impôts et Karkwa va être solide sur scène. Plongeant autant dans son récent album Dans la seconde que dans son répertoire des années 2000-2010, le groupe a donné une leçon de rock à tout Saint-Casimir. Autant l’ambiance était à la contemplation sur Moi-léger, Oublie-pas ou L’Épaule froide, qu’elle était à la dépense d’énergie sur Pyromane, Coup d’État ou Gravité.

Le trio 28 jours, Échapper au sort et Le vrai bonheur en rappel a terminé un spectacle bien rodé et touchant qui ne fait que nous mettre l’eau à la bouche pour les plaines d’Abraham dans quelques semaines lors du FEQ.

Bobo Ono

Nicolas Beaudoin était en forme pour présenter ses chansons au public encore debout et présent après le concert de Karkwa. Accompagné sur scène par un groupe formé entres autre des Deuxluxes et de Dany Placard, le musicien a livré une performance psychédélique et ironique dont il a le secret. Sans doute une belle révélation pour les festivaliers.

Klô Pelgag

C’est le dimanche matin suivant que l’église de Saint-Casimir a ouvert ses portes pour un récital de Klô Pelgag seule au piano. L’autrice-compositrice-interprète semblait apprécier l’expérience qui lui rappelait les petits spectacles improvisés pour la famille. Navigant entre des reprises comme Voyage, voyage de Desireless et la très belle L’amitié en hommage à Françoise Hardy et son répertoire de classiques, Klô s’est aussi permise de jouer une pièce qu’elle a choisi d’exclure de son prochain album. On a même eu droit à un succès sorti des boules à mites avec Comme des rames demandé par une personne du public.

C’était simple, c’était beau et ça concluait notre périple à Saint-Casimir de manière mémorable.