Cette année en est une bien spéciale pour le Festival de la chanson de Tadoussac qui fête ses 40 ans. En ce jeudi et premier soir de cette présente édition, tout faisait place à la réjouissance alors que plusieurs spectacles, dont ceux de Alex Burger, Gab Paquet et Sheenah Ko ont donné le ton pour ce nouveau départ musical s’étalant jusqu’à dimanche.

Alex Burger

Après l’avoir vu en prestation avec Bon Enfant, puis en ayant eu un plaisir certain à écouter quelques-unes des chansons de son projet solo, il me paraissait opportun de m’arrêter dans un spectacle de Alex Burger. Il faut dire d’emblée que sa présence sur scène est remarquable en raison de sa facilité à communiquer avec le public, sa prestance, son énergie déjantée qui rappelle parfois Jim Morrison et surtout parce que c’est un excellent musicien. Sur scène, à l’extérieur, il se trouvait avec les 5 autres membres de son groupe (normalement 6) duquel un nouveau membre vient de s’ajouter, le bassiste Henri Bouchard (Rau_Ze).

Du côté de leur performance, on peut dire que ce fut une réussite où le début en balade s’est rapidement transformé en une rafale où le rock&roll, le country et le folk en ont fait danser plus d’un. Leurs accents 60’s 70’s sont ronds et chaleureux, c’est de la musique de stoner avec des textes voyageurs et efficaces, accessibles ; ça s’imprègne autant de la musique québécoise que de tous les groupes hippies rock américains de ces années-là. Ça demeure cependant propre aux idées de Alex Burger et de ses acolytes, lesquels ont joué des pièces éparpillées de Sweet Montérégie et Ça s’invente pas.

Gab Paquet

Gab Paquet est un personnage que je voyais en spectacle pour la première fois. Il faut dire que l’intérêt réside justement là, dans la cohésion de sa théâtralité, de ses textes humoristiques et des textures musicales rock indémodables. Autrement dit, Gab Paquet est une vraie bête de scène, lequel use de déguisements tantôt country nouveau-genre tantôt plus mystérieux avec une cape sur la tête qu’il retire rapidement. Son attitude sur scène est des plus convaincantes, on est hypnotisé rapidement de ses galipettes et des drôles d’idées assemblées dans ses textes. Mis à part la première chanson VHS, où il jouait de la guitare et de l’harmonica, Gab Paquet a réservé la section instrumentale à ses 4 acolytes qui vibraient dans la même énergie que ce roi de la fête. Dans ce spectacle, plusieurs chansons de ses 3 longs jeu et de sa compilation ont été rapaillées dont la fameuse Poutine Dream ainsi que 1-800-666-SEXE, Boulevard Tendresse et Ton appel à frais virés.

Sheenah Ko

C’est en fin de soirée dans un énorme sous-sol d’église que les festivaliers ont eu droit à une panoplie de nouvelles compositions de la part de Sheenah Ko et de sa bande, dont des compositions en français. C’est une ambiance atmosphérique pop électro dansante aux tangentes multiples qui aura envoûté les spectateurs, lesquels n’ont eu aucun mal à se dandiner de toutes les manières possibles. Au niveau des textures, c’est un ensemble qui, lors du spectacle, avait un ressenti expérimental et éthéré. Le mélange de voix, dont celle de Sheenah Ko, les percussions aux multiples variantes et les élans d’effets de Sheenah Ko derrière ses machines ont grandement retenu l’attention. Dans mon cas, c’est une récente découverte que je vous invite à écouter.

Crédit photo: Couverture : Philippe Paquet