KCIDY arrive avec son troisième album en solo après avoir fait partie des groupes Satellite Jockey et Tôle froide. Pauline Le Caignec est la femme derrière le pseudonyme qui nous propose Quelque chose de bien qui s’avère être… eh bien, quelque chose de bien! Même très bien!

Il y a dans les pièces que propose l’autrice-compositrice-interprète des sonorités qui nous rappellent les années 60 et la pop baroque des Beatles tout en ne tombant pas dans le piège de la nostalgie. Les arrangements et les textes sont ancrés dans une contemporanéité et on le comprend dès Mon sac est lourd qui ouvre l’album alors qu’elle chante :

Et je cours
Mais mon sac est lourd
Tous ces souvenirs pèsent une tonne

Et je me cours
C’est pas mon détour
C’est mon GPS qui déconne

— Mon sac est lourd

Sur Quelque chose de bien, KCIDY aborde une foule de sujets : l’amour, la déception amoureuse, l’amitié et la maternité. Elle le fait souvent avec entrain, et ce, même quand tout n’est pas rose. Sur l’irrésistible Je pense à toi, elle commence de manière avec des lunettes roses qu’elle retire dans le dernier tiers pour se rappeler que peut-être qu’elle s’emporte. Une chose, on souhaite tous que quelqu’un pense à nous de la manière de KCIDY pense à cette personne.

Elle fait plusieurs coups fumants sur Quelque chose de bien. Notamment, l’excellente Sentiment banal qui est une rare pièce qui ne semble jamais relâcher la tension. C’est un fait rare, un peu à la Geyser de Mitski, alors qu’on dirait que tout n’est que monté. Elle sait aussi progressivement construire une pièce une brique à la fois comme elle le démontre sur J’ai tant attendu qui commence seule au piano et qui se termine avec des salves de guitares rutilantes. On retrouve du beau aussi avec Camille une chanson attendrissante sur la maternité.

Sur Quelque chose de bien, KCIDY démontre sa capacité à créer des mélodies qui semblent sorties du temps comme sur L’absolu ou Toutes les chansons du monde. Elle démontre aussi sa capacité à créer des arrangements magnifiques sur L’eau la lune.

Si certaines ressortent moins du lot, celles qui brillent de mille feux sont particulièrement aveuglantes. KCIDY offre un travail d’orfèvre bien dosé qui fait le pont entre le passé et le présent et, qui sait, pose les assises d’un futur dans sa discographie. Dans tous les cas, ça commence très bien l’année musicale.