En arrivant à l’Assemblée nationale, il y a quelque chose de doux dans l’air. Des enfants courent en hurlant gentiment devant la scène. Des familles soupent dans l’herbe, comme sur les tables de pique-nique. Un couple s’est assis dos à dos pour se créer son propre mobilier urbain.

Une ambiance idéale pour les expérimentations pop-rock de Bibi Club. Leurs ambiances légèrement acidulées vont compléter à merveille la chaleur agréable de cet apéro.

Le duo se présente sans d’autres musiciens sur la scène, tout sourire ! Ils sont peut-être encore sur le nuage de leur nomination sur la liste longue des prix Polaris. Ils ouvrent leur prestation avec la songeuse Le Balcon. Une rêvasserie musicale qui sort tout droit d’un moment d’égarement dans une canopée verdoyante observée à partir d’un lit herbe. Adèle Trottier-Rivard n’utilise que sa voix, son synthé viendra plus tard. Pendant que ses puissants mots cristallins s’envolent, les notes électriques de Nicolas Basque virevoltent. En une pièce, la foule éparse est envoûtée. Quand le synthé et les boîtes à rythmes se mettent de la partie, les tympans sont surpris, puis le corps suit. Parasite, La Nuit et l’hypnotique Bellini font vibrer avec intensité la scène. Tellement qu’on doute presque du choix de mixage du technicien de son.

En jouant toutes leurs pièces du premier album, Le soleil et la mer, ils nous prouvent que la discrétion peut donner l’étincelle parfaite à une explosion de grooves planants.

La complicité du duo se propage avec aisance dans les rayons du couchant ; leurs regards allongés échangés en jouant donnent le goût de proximité. Un couple s’embrasse interminablement pendant la moitié de L’oiseau rouge, une chanson qu’Adèle et Nicolas dédicacent à leur enfant. Qu’on se le dise, Bibi Club convient autant aux familles actuelles que celles du futur ; on en souhaite une belle à ce passionné couple inconnu !

Après cet apéro électrique délicat, je me dirige vers Radiohead Light au parc de la Franco, mais ce seront les mots de Raphaël qui prendront le relais !

Crédit photo: Julien St-Georges Tremblay