Voyou, auteur-compositeur-interprète français, lançait récemment Les royaumes minuscules, son deuxième album. Entre l’excellent Les bruits de la ville et Les royaumes minuscules, Thibaud Vanhoooland a aussi lancé un EP instrumental, Chroniques terrestres Vol. 1 qui proposait des rythmes chauds. On peut dire qu’ici, c’est un peu le mélange des deux qu’il nous propose.

Alors que Les bruits de la ville traitait de cet inconfort face à la grande ville principalement, ici Voyou utilise les allusions à la nature pour traiter des sentiments humains. Et c’est terriblement efficace encore une fois. Il faut dire qu’il compose très bien et les arrangements sont aussi intéressants avec des cuivres et des cordes qui ajoutent à la grandeur des pièces.

La nature est ici un peu travestie et sert de prétexte pour parler d’autre chose. Les insectes est une pièce qui chante le laisser-aller caractéristique après une séparation. Le texte est amusant et la musique joyeuse, mais derrière le tout se cache de la tristesse. Cette dichotomie est toujours intéressante et le résultat est tellement mélodieux qu’il est difficile d’y résister. L’hiver est une autre pièce qui traite de la tristesse de la fin de l’amour. Même si le début est mélancolique et calme, assez rapidement, la pièce prend de l’ampleur avec un refrain percutant.

La vie la vilaine fait des siennes
À ses pauvres enfants
Pris dans des amours parallèles
Ils n’ont jamais le temps
De s’aimer un peu
Cupidon lui-même
Semble à peine se soucier

— Deux oiseaux

Voyou n’a pas que l’amour triste, il a l’amour compliqué comme en témoigne Deux oiseaux, une pièce sur les rendez-vous amoureux ratés à cause des aléas de la vie. Le tout est encore une fois livré avec une excellente mélodie et l’interprétation de Voyou est parfaite. On retrouve aussi une collaboration sur Les royaumes minuscules alors que Soleil Soleil compte sur l’apport de la vedette montante de la chanson française November Ultra.

Ce n’est pas la seule fois où les voix féminines viennent caresser celle de Voyou et c’est toujours un mariage heureux. Parmi les autres morceaux qui retiennent l’attention sur Les royaumes minuscules, on retrouve Tombe la pluie, une pièce qui implore la pluie par une journée de canicule en pleine ville. Et c’est un sentiment partagé pour n’importe quel citadin qui pourra la chanter pendant les vagues de chaleur de juillet prochain. Elle est livrée avec de beaux moments percussifs offerts par les bongos et la batterie inventive. Là-haut est aussi très efficace avec son refrain contagieux et ses cuivres chaleureux.

C’est franchement réussi pour Voyou qui offre un excellent deuxième album de chansons pop. C’est bien écrit, bien composé et bien exécuté. Ce deuxième album confirme que l’auteur-compositeur-interprète fait partie des jeunes artistes les plus talentueux de sa génération.