Menura : une affaire de famille
Nicolas Boivin s’est trouvé une nouvelle voie de création pendant les deux dernières années et elle s’appelle Menura.
En fait, ce n’est pas que Nicolas Boivin, mais aussi Alexis Boivin (Sleep Schedule) et Hugo Denolle. Revenons en arrière en mars 2020, au moment où tout tombe et que tous se demandent : qu’est-ce qui va se passer? Les frères Nicolas et Alexis Boivin, qui sont déjà dans Double Magnum avec leur frère Maxime, décident de rentrer chez leur mère pour le confinement : « On se disait qu’on pouvait rester à Montréal dans nos appartements ou rentrer chez notre mère et qu’elle nous fasse de la bouffe (rires). Mais surtout, ça ne lui tentait pas de rester seule, donc on est allé. »
Se retrouver chez Mom
Les deux frères se retrouvent chez leur mère et passent le temps en composant des trames à saveur hip-hop. « Au début, c’était censé être juste une joke, parce que je m’imaginais pas devenir un rappeur. Puis, on a pensé à Hugo Denolle qui travaille au studio Morena et qui a déjà enregistré Double Magnum. […] Ça a tellement cliqué que plutôt qu’Hugo soit le preneur de son, c’est devenu une partie intégrale du projet. Il écrit et réalise les chansons avec nous. Menura, c’est ma face, mais le son c’est vraiment les trois gars, un tiers chaque. » Le trio s’est donc trouvé rapidement en mode création et c’est ainsi que les chansons qui se retrouveront sur un EP à venir en 2022 sont nées.
Les influences hip-hop sont importantes chez Menura, que ce soit celles en provenance des États-Unis comme Travis Scott ou encore des rappeurs européens comme Lomepal et Swing. La chanson qui a défini le projet selon l’aveu de Boivin est l’excellente Mile High de James Blake avec Travis Scott et Metro Boomin qui se trouvait sur l’album Assume Form, paru en 2019.
Rap, R&B, pop, alouette!
On retrouve chez Menura la même attention à la mélodie pop dans laquelle est infusé une bonne dose d’ingrédients du rap, de la soul et du R&B. On y retrouve aussi une petite touche d’AutoTune comme c’est la mode depuis quelques années dans le rap aux teintes R&B avec un gros penchant pop. Blow the Candle, leur premier extrait, est un bel exemple de ceci. On y retrouve aussi un univers somme toute assez sombre et mélancolique. Nicolas Boivin explique que les pièces ont été écrites avec un monde post-apocalyptique en tête : « C’est une chanson qui parle d’être pris chez toi avec ton amoureux ou ton amoureuse et de voir le monde devenir absurde. De te promener dans la ville et d’être tanné de voir le monde qui fait la gueule à l’extérieur. T’es toujours pris chez vous entre les mêmes murs, mais en même temps t’es avec la personne que t’aimes. Un genre de rapport entre le confort et la prison. Le côté post-apocalyptique se retrouve aussi sur les autres chansons. Il y a une bonne dose d’acceptation de son sort et de surf sur le chaos de la vie. »
Même si tout semble couler naturellement sur Blow the Candle, ç’a pris du temps pour arriver à ce son. Nicolas Boivin ne se cache pas, ça lui a pris du temps de trouver son flow : « Alexis faisait des beats et je travaillais un flow. Ça m’a pris un an juste pour trouver comment je pouvais me placer sur les pièces. Après un an à travailler sur mon genre de rap, je me suis rendu compte que je ne suis pas capable de spit des mots comme J.A.M. qui est un bon ami avec qui on collabore, je ne peux pas être un old school guy ni un mumble rapper. Mais à force d’essai, j’ai trouvé le bon chemin avec l’AutoTune, mais comme mes mélodies sont assez fortes donc je ne me retrouve pas à faire du T-Pain. C’est comme ça que le rapprochement avec Travis Scott s’est fait dans ma tête. [..] En fait, c’est comme un mélange de Travis Scott et Joe Dassin.» Même si cet attrait du rap se fait sentir, la mélodie pop est encore très présente dans la démarche de Menura.
Blow the Candle a été choisie parce qu’elle représente un peu la pièce type de ce qui s’en vient pour Menura. Encore une fois, comme au sein de Double Magnum, il y a aura des pièces en français et en anglais. C’est imbriqué en lui en arrivant d’Ottawa-Gatineau et après avoir passé un 7 ans dans les deux langues à l’Université d’Ottawa.
Même si Maxime Boivin n’est pas avec ses frangins dans Menura, il n’était pas en reste en travaillant des projets aussi de son côté. Et les frères n’ont pas terminé leur chemin avec Double Magnum. En attendant, vous pouvez découvrir le nouveau projet avec Blow the Candle qui sort aujourd’hui sur toutes les plateformes.
*Article écrit en partenariat avec Double Magnum Productions.