En cette troisième soirée de Contre-Courant, c’était au tour de Thanya Iyer d’habiter humblement la scène du festival en première partie de Klô Pelgag et de ses musiciens. Le compte-rendu de cette sereine soirée sera présenté dans les lignes qui suivent.  

Thanya Iyer

Après plusieurs minutes d’attente, Thanya Iyer est finalement débarquée en solo pour nous présenter quelques morceaux de sa plus récente réussite intitulée KIND, dont I Woke Up (In the Water) et I Forget to Drink Water (Balance).

Bien que sa prestation était un brin saccadée, et qu’il lui arrivait de peiner à bien maîtriser quelques compléments de son matériel musical, ces petits détails sont rapidement passés sous le tapis alors que les spectateurs ont pu allègrement se plonger dans le cosmos contemplatif de la musicienne. Alliant les textures de ses riches compositions éclatées, lesquelles oscillent entre la pop, le jazz et des expérimentations électroniques, Iyer, que l’on a brillamment vu jouer au violon, a donné goût de s’immiscer dans un moment des plus méditatifs où les bruits de l’extérieur (hydravion, huards) ont ajouté une touche savoureuse à cette réunion musicale.

Klô Pelgag

Ça fait plusieurs années déjà que l’on me dit que le jour où j’assisterai à un spectacle de Klô Pelgag, je n’en ressortirai pas indemne. Chose certaine, cette première fois en fut toute une alors que l’excentrique artiste et ses deux musiciens ont envoûté le public dans un spectacle où ses chansons spécialement arrangées tout en douceur ont su respecter la nature sans trop la déranger.

Bien que l’humidité ait à nouveau déréglé les instruments, Klô Pelgag, avec son superbe imperméable et ses acolytes, a tout donné pour nous faire passer un moment mémorable dans cet univers poétique qui fait vrombir. Plusieurs morceaux de Notre-Dame-des-Sept-Douleurs et quelques-uns de ses grands classiques nous ont plongés dans ce moment alors que le trio s’en donnait à coeur joie et la chanteuse, fidèle à elle-même, jouait tout un personnage. 

Voici ce qu’il y a à retenir de cet amalgame d’émotions: le seul moment où les trois musiciens se sont permis de disjoncter, la danse folle de Pelgag, ses interventions cocasses et « space », les qualités techniques de ses accompagnateurs, Klô Pelgag qui embarque dans un canot pour chanter avant de réaliser que ce n’était pas une bonne idée et, pour finir, l’ensemble des morceaux choisis pour que se brode cette performance sur nos coeurs comblés.

Pour ce qui est de ce superbe festival auquel j’ai pu assister, on peut dire que pour une première édition, c’est tout un tour de force que sont parvenus à orchestrer les cerveaux organisationnels de cet événement. Ce dernier a pris fin samedi soir alors que Jesse Mac Cormack et Matt Holubowski ont foulé la scène en ce second samedi du mois d’août.