Critiques

blouse

Clairo

Sling

  • Fader / Republic Records
  • 2021
  • 45 minutes
7

Clairo présente son deuxième album. La jeune femme avait pris le monde de la pop par surprise avec Immunity. Il faut dire que la patte de Rostam y était pour quelque chose. Cette fois-ci, la jeune femme a décidé d’aller dans une tout autre direction. Elle a fait appel à Jack Antonoff (Lana Del Rey, Taylor Swift) et s’est lancé dans une pop nostalgique qui emprunte beaucoup aux grandes dames des années 70 comme Carol King et un tantinet de Joni Mitchell.

Sur Sling, Clairo montre une plus grande maturité musicale. C’est beaucoup plus abouti, même si elle garde cette approche qui penche vers le lo-fi. Ce n’est pas lo-fi, on est à des milles d’une production faite avec les moyens du bord, mais on retrouve cette intimité qui est typique des albums enregistrés dans un studio maison. Elle propose une pop intelligente qui surprend par son étoffe.

Parmi les meilleurs coups de Sling, on retrouve la groovy AmoebaClairo nous mène avec sa mélodie vocale efficace sur une trame construite autour d’une partition de piano tout aussi magnifique. La chanson aborde un thème récurrent sur Sling, soit la relation toxique. Ici, c’est la recherche du bon moment d’en sortir. Blouse, premier simple à paraître, aborde plutôt le sentiment de n’être qu’un morceau de chair pour quelqu’un avec qui on a une conversation. Amoureuse ou non, la situation est décrite avec une certaine violence sentimentale. Cette dernière, beaucoup plus intime, joue sur la nuance et ça fonctionne très bien.

Gather to one corner of the woods
Echo chambers inside a neighborhood
And centerfold, humility shown
You’re not as good as what your mama’s sewn

Amoeba

Parmi les autres bonnes pièces de Sling, l’entraînante Zinnias frappe aussi dans le mile avec sa ligne narrative originale et bien construite. De plus, la trame fait la job avec de belles sonorités qui viennent amuser les tympans. On peut en dire autant de Wade qui flirte avec des influences jazz sans jamais vraiment s’y abandonner complètement. Management qui ferme l’album offre aussi de bons moments. Joanie offre aussi un beau moment de rock velouté.

Parfois, c’est un peu moins bien réussi. Bien que la mélodie soit sympathique et accrocheuse sur Partridge, les instruments manquent tellement de personnalité que c’est gênant. La basse a notamment un son générique et horrible. Dommage, il y avait du potentiel. Dans l’ensemble, ça reste relativement propre et fait pour plaire à un large public. C’est pourtant une instrumentation qui risque de rebuter les fans de la première heure et d’un autre côté, ce n’est pas suffisamment exigeant pour aller chercher l’adepte de Lana Del Rey. Mais l’entre-deux n’est pas non plus déplaisant, simplement moins efficace.

Un deuxième album qui est un pas en avant pour Clairo qui offre ici un bon album où elle démontre une grande profondeur pour une femme de son âge. Elle confirme du même coup ce qui s’annonçait après Immunity : elle sait écrire des chansons, et des bonnes qui plus est.

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