Bleu Bleu 2021 : Joseph Mihalcean, Avec pas d’casque, CRi, Marie Davidson & L’OEil Nu
C’est un peu comme une sorte de mirage. Celui de la vie qui reprend tranquillement ses aises. Le tout avec du bon son et des rencontres fortuites.
Que ce soit les amitiés desquelles on s’ennuyait : Anne-Ju, Mel, Mat, Audrée, Élise, Melo, Marc, Max, ou encore les nouvelles qui se forment : Antoine, Catherine, Illy, Jade, Audrey, Rosalie, Ada, il y a un vent d’optimisme et de beauté qui souffle sur Bleu Bleu. Pis c’est beau.
Des nouveaux et des vieux chums
C’est Joseph Mihalcean, le projet solo du guitariste Joseph Marchand, qui avait la tâche d’ouvrir la soirée de vendredi dans l’église Saint-Joseph de Carleton. Accompagné par Mélanie Bélair aux cordes et par Philippe Brault à la basse et les autres sons synthétiques, il a livré son premier concert à vie. Son folk intimiste était parfait pour nous plonger dans le bain du festival. C’est la douce et touchante Trop dormi qui a servi d’entrée alors que Mihalcean nous chantait doucement dans les oreilles ses mélodies efficaces. Les cordes de Mélanie Bélair étaient particulièrement belles. On aurait pris un tantinet plus des sonorités de Brault, mais c’était quand même très réussi. Malgré la nature plutôt sentimentale de son projet, Joseph Mihalcean nous a démontré qu’il était aussi un bon vivant très drôle avec ses interventions naturelles. Il a invité Safia Nolin, avec laquelle il a joué longtemps, pour venir jouer Lesbian Break-Up Song en clôture de spectacle.
Puis, l’un des groupes qui étaient les plus attendus du festival : Avec pas d’casque qui offrait un rare spectacle. Même si le groupe n’avait pas donné de concert depuis un certain temps, la rouille n’avait pas eu le temps de prendre du tout. Toujours avec un humour chaleureux, le quatuor a livré un mélange de succès issus de sa discographie allant même à des pièces de son premier album : Apaiser le singe et Si on change les équipes ce n’est plus une revanche. D’ailleurs, Stéphane Lafleur a confessé qu’il a remarqué une augmentation de trafic sur la page Bandcamp du groupe et qu’il a compris rapidement qu’il en était la raison puisqu’il consultait les paroles. Il nous a raconté aussi la conception de La liste de tout ce que je ne sais pas faire qui est né d’une Harley-Davidson en bois de mer croisée lors de vacances à Carleton-Sur-Mer. Toute est dans toute.
Le groupe a aussi livré deux nouvelles chansons franchement intéressantes, dont une qui avait comme leitmotiv : « Je viens à toi une journée confuse à la fois ». Un texte écrit en pandémie qui a résonné chez le public. De plus, le groupe a livré certaines de ses pièces les plus connues comme La journée qui s’en vient est flambant neuve, Intuition #1, Loup-Garou, Dervish Tourneur, Walkie-Talkie et Les gloires du matin. C’était vraiment le fun de renouer avec la formation. Vivement un retour à temps plein. Même si les membres sont tous occupés à divers projets, on peut toujours espérer.
Avez-vous dit dance party?
Isolé dans des bulles de quatre personnes, le public a pu danser sur le DJ set bien intéressant de CRi. Les chansons qui mélangent mélodie et rythme effréné se sont succédé pendant 45 minutes devant une foule qui a lâché son fou avec quelques pas de danse. C’est un contexte difficile pour un DJ que celui de la distanciation ce qui laisse beaucoup d’espace libre devant la scène, mais CRi a su en tirer le maximum.
Sur-Mer. Le trio devenu quatuor sur scène a livré les chansons de son album Renegade Breakdown paru en septembre 2020. Et se trouve dans le groupe, son mari, Pierre Guérineau, avec qui elle partage déjà la scène au sein d’Essaie Pas. Le confort était donc au rendez-vous et l’expérience des membres du groupe s’est fait sentir à travers les petits problèmes de son qui semblaient affectés Marie Davidson sur scène. Bien que la formation ait des racines bien profondes en électro, elle approche ce nouveau projet avec un angle rock bien intéressant.
On se revoit demain pour des retours sur les concerts de la journée avec notamment Flore Laurentienne, Fred Fortin, Vanille et Maky Lavender.
Crédit photo: Benoit Daoust