Le festival Hellfest en France demande des comptes au gouvernement
L’organisation du festival de métal de grande envergure en France, le Hellfest, demande au Ministère de la Culture plus de clarté pour que le secteur événementiel et musical sache sur quel pied danser en 2021. Les Français pourront-ils tenir ou non des festivals cette année?
Du 18 au 20 juin prochain doit se tenir le plus important festival de musiques actuelles de France. En effet, la société Hellfest Productions gère le plus important budget de tous les festivals de musiques actuelles en France, soit 25 millions d’euros. Et pour livrer une programmation normale, l’organisation a besoin d’un an de préparation. C’est pourquoi Hellfest presse la ministre de la Culture Roselyne Bachelot de décider, si oui ou non, les grands festivals pourront se tenir cet été. « On ne peut pas attendre », martèle l’équipe, qui accueille 60 000 festivaliers pendant trois jours, en juin, à Clisson.
Dans une publication Facebook parue le 18 janvier, le Hellfest explique que son équipe se retrouve le bec à l’eau, une situation frustrante dans laquelle ils sont enlisés depuis plus de 10 mois.
L’annulation de l’édition 2020 ayant été provoqée par la pandémie mondiale de COVID-19, l’association du Hellfest compte sur le gouvernement pour les aider à tenir debout cette fois, car ils y risquent le tout pour le tout : leur programmation est sortie, mais il est impossible de déterminer si leurs efforts actuels seront en vain.
« Remettre en route une telle machine coûte cher, très cher. Il va donc falloir que nous acceptions l’idée que chaque mois qui passe à partir de maintenant nous coûte plus de 250 000€ en salaires, charges fixes et autres remboursements d’emprunts. Et ce sans savoir si le festival aura lieu. Quelle structure accepterait de dépenser de telles sommes sans avoir une garantie de résultat ? Sans avoir l’assurance que tout cet argent n’est pas jeté par les fenêtres ? »
Contrairement à ici au Québec — où l’offre de concerts en webdiffusion a explosé et où les moyens de production se sont déployés tellement rapidement —, la France a quant à elle été un peu plus prise au dépourvu.
Peu de reconnaissance ni de représentation
Le Hellfest pointe du doigt l’absence de représentation des musiques lourdes aux côtés des musiques de variété et populaires en France ainsi que le manque de reconnaissance de leur association.
« A contrario de nombreuses autres associations culturelles (et parfois même de grands groupes cotés en bourse […], nous n’avons pas le privilège de percevoir de larges subventions publiques pour l’organisation de notre événement (0,1% de notre budget). »
Hellfest Productions souhaite aussi que le gouvernement prenne au sérieux la responsabilité d’un plan de vaccination effectif soit mis en place d’ici l’été 2021, car « les acteurs de la culture n’ont pas à souffrir des péripéties et des aléas logistiques ».
Il ne faut pas oublier que le Hellfest n’est pas le seul à avoir avorté son festival en 2020 : les Eurockéennes, Les Transmusicales, Main Square, les Nuits de Fourvière, le Festival de Cannes, les FrancoFolies, Aurores Montréal. Tous ont souffert et espèrent pouvoir recommencer à respirer cette année.
Les têtes d’affiche de l’an dernier constituent encore celles de l’édition 2021 du Hellfest : System Of A Down, Dropkick Murphy’s, Deftones, Faith No More, Korn, Judas Priest, Deep Purple, Puscifer, The Offspring, Opeth, et plusieurs autres.