MUTEK 2019 – Mardi 20 août
Performance d’ouverture
La performance d’ouverture du festival était une belle occasion de découvrir la Pyramide PY1 avec Monolake (Robert Henke), à la musique techno texturée et Diagraf (Patrick Trudeau) aux visuels abstraits. Le duo a amorcé les festivités avec une longue trame vaporeuse accompagnée par quelques faisceaux lumineux se terminant en espace étoilé sur les quatre écrans trapézoïdaux. Malheureusement, il y avait tellement de fumée dans la salle que les faisceaux des projecteurs cachaient une partie de ce qui était projeté sur les écrans, envahissant le travail de Diagraf comme si c’était voulu. Pour ajouter à l’effet anti-immersif, les grilles supportant les écrans apparaissaient lorsque les projecteurs généraient suffisamment de luminosité, ajoutant de beaux grands losanges derrière les images. Après quinze minutes, force était de constater que la salle avait également un show à donner en déployant des dizaines de tubes de lumière du plafond comme un ballet de luminaires récupérés d’un rave. Un lieu étrange cette pyramide dans laquelle les deux artistes ont tout de même réussi à faire dandiner la foule.
Nocturne 1
L’espace-temps entre le Vieux-Port et L’Agora Hydro-Québec du Cœur des Sciences de l’UQAM (respire) a fait en sorte qu’il était impossible d’assister à la performance de Tamayugé. C’est donc avec le duo lettonien Domenique Dumont que la soirée s’est poursuivie. Formé d’Arturs Liepins, aux rythmes bossa-nova Casio et guitare électrique, et de la charismatique Anete Stuce à la voix et synthétiseur analogique, la performance a commencé tranquillement avec des pièces électro pop françaises, avec du monde assis par terre devant la scène, genre. Heureusement, ça a littéralement levé après trois ou quatre pièces, réchauffé par les inspirations Baléares de leur musique. J’ai été amusé par la palette sonore du Casio, un petit coup de foudre esthétique en ce qui me concerne. Les projections à l’arrière étaient plutôt abstraites et colorées, ajoutant à la vibe de plage et de brise océanique.
Après la pause, le trio Organ Mood formé des Montréalais Christophe Lamarche-Ledoux, Mathieu Jacques et Estelle Frenette-Vallières a pris d’assaut la scène, ou du moins les murs et le plafond avec les projections lo-fi, et les oreilles avec une trame sonore épique. L’approche expérimentale faisait en sorte que je n’avais pas encore vu les artistes après trois pièces, donc impossible de dire si quelqu’un jouait de la musique ou pas. Il y avait néanmoins une évolution dans la matière projetée et un changement de position et d’angle dans les lampes qui leur donnait un air de performance en cours.
EXPANSYS terminait la soirée en beauté avec de la techno et du dub, mais mes oreilles étaient malheureusement saturées après Organ Mood, donc ce sera pour une autre fois.
Crédit photo: Bruno Destombes