Critiques

Youth Lagoon

Wondrous Bughouse

  • Fat Possum Records
  • 2013
  • 51 minutes
8,5
Le meilleur de lca

Youth-Lagoon-Wandrous-BughouseYouth Lagoon est le nom de scène de Trevor Powers ; musicien qui a vu le jour à San Diego en Californie, mais qui a grandi à Boise dans l’état de l’Idaho. En 2011, le jeune artiste, perturbé par une anxiété chronique, âgé de 24 ans, faisait paraître un disque qui avait reçu sa juste part de critiques respectables, intitulée The Year Of Hibernation ; une création aux multiples références à la maladie mentale et à la dépression.

Si ce premier effort se voulait minimaliste et hypnotique, la nouvelle offrande de Powers titrée Wondrous Bughouse, se réclame du rock expérimental aux ascendants prog issus des seventies. Incluant quelques éléments électros, nappé dans un psychédélisme modernisé, cette conception sonore aborde le thème de la pertinence d’une vie spirituelle active dans un monde aussi axé sur le matérialisme et la performance.

Ce que nous offre le talentueux musicien, sur ce Wondrous Bughouse, constitue rien de moins qu’un superbe disque de rock psychédélique, évitant les clichés du passé, et ce, malgré la durée de certaines pièces. Mélodiquement inventif et à point, musicalement luxuriant sans jamais tomber dans la surenchère, cet album surprend par sa profondeur et par la complexité de ses arrangements.

Juste assez mélancolique, décemment intelligible et méandreux, en parfait équilibre entre psychédélisme troublé et raffinement pop de qualité supérieure, voilà une magnifique offrande ! Le jeunot a du goût, de l’oreille, de l’éloquence littéraire et du talent à revendre. À moins que Powers ne s’égare complètement au cours des prochaines années, voilà un artiste qu’il faudra suivre et surveiller assidûment.

Des claviers astucieusement employés, des rythmes opérants, des mélodies accrocheuses, des structures labyrinthiques qui n’exaspèrent jamais et cette voix nasillarde rappelant une mixture entre Wayne Coyne (Flaming Lips) et Jonathan Donahue (Mercury Rev), Powers a tout bon, tout simplement ! Wondrus Bughouse allie noblement la dream pop et le rock narcotique, ce qui constitue en soi, un exploit digne de mention !

Cette œuvre renferme de nombreux morceaux qui impressionnent tant par leur virtuosité que par leur charge émotive : les guitares arpégées et cristallines de Mute, le cirque musical fou que représente Attic Doctor, la monumentale Pelican Man (un chef-d’œuvre !), la grandiose Dropla et la frémissante Raspberry Cane. Pour le reste, l’enchaînement des chansons raconte en lui-même une histoire… et dans un période musicale fortement focalisée sur l’instantanéité, il fait bon d’observer un artiste attentif à ce genre de détail, qui fait parfois la différence entre un bon et un excellent album.

Trevor Powers/Youth Lagoon effectue un énorme bond en avant avec ce Wondrous Bughouse qui devrait plaire autant aux adeptes de Syd Barrett, Mercury Rev et Flaming Lips, qu’aux amants de Beach House, Tame Impala ou encore de Deerhunter. Un disque hypnotique qui sait garder étonnamment l’auditeur bien éveillé. Une grande réussite, authentique et inaltérable ! À mettre impérativement dans vos oreilles !

Ma note : 8,5/10

Youth Lagoon
Wondrous Bughouse
Fat Possum Records
51 minutes

www.fatpossum.com/artists/youth-lagoon

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=a5F3zgl3-xo[/youtube]

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