Osees
A Weird Exits
- Castle Face Records
- 2016
- 40 minutes
Je ne m’en cache pas. John Dwyer, meneur incontesté de l’excellente formation Thee Oh Sees, fait partie de mes chouchous rock. Le gars est tellement talentueux qu’il est même devenu une référence (et même un mentor) pour tous les Ty Segall qui pullulent dans l’univers. Même si la sitedemo.cauction de Thee Oh Sees est foisonnante, mettons que la moyenne au bâton de Dwyer est plus que respectable.
Bon an mal an, le groupe fait paraître au moins un album (parfois deux!). En 2014, j’avais somme toute apprécié Drop, même s’il n’allait pas à la cheville de l’excellent Floating Coffin (2013). L’an dernier, le père Dwyer nous balançait un excellent Mutilator Defeated At Last qui voyait Thee Oh Sees accentuer son petit côté krautrock. Alors, tradition oblige, le groupe nous sert sa création annuelle. Ça s’intitule A Weird Exits et encore une fois, ça atteint la cible de plein fouet.
Thee Oh Sees continue à évoluer dans la continuité et propose des moments rock magnifiquement explosifs (Dead Man’s Gun et Ticklish Warrior) ainsi que des incursions dans un krautrock délicieusement poteux et même orchestral (Jjammed Entrance et Crawl Out From The Fallout). On sait tous que quand on jase de rock psychédélique salopé avec des connaisseurs, Thee Oh Sees est un groupe considéré comme un maître du genre. C’est en mode krautrock que la formation avait un peu de chemin à faire… et c’est sur ce A Weird Exits que ces expérimentations, entendues sur les parutions précédentes, prennent tout leur sens. Ça donne un maudit bon disque!
J’hésite à affirmer que ce nouvel opus est la consécration du groupe ou encore que Thee Oh Sees atteint sa pleine «maturité», mais il est clair pour moi que la bande à Dwyer parvient à un nouveau standard. Une cohésion chirurgicale, une concision des chansons, une totale efficacité des moments narcotiques, mélodiquement à point, je crois humblement que ce A Weird Exits est du Thee Oh Sees à son summum.
Rares sont les artistes ou groupes à sitedemo.cauire autant de matériel et à offrir aux fans autant de qualité. Ces salopards font partie de cette catégorie. En ce qui me concerne, j’aime énormément un gars comme Ty Segall, mais Dwyer demeure le maître inattaquable du genre. Après tant d’années, l’offre musicale de la formation demeure toujours aussi pertinente.
En plus des quatre morceaux mentionnés précédemment, Thee Oh Sees nous gratifie d’une excellente Plastic Plant qui met en relief tout le «musicianship» du groupe. Une performance musicale sans faille! Et la conclusive The Axis fait la preuve par mille que Dwyer refuse le surplace. Une sorte de rock classique cérémonial… à la Thee Oh Sees!
Et puis? Et puis, une autre réussite à ajouter au compteur bien garni de la formation. Voilà un musicien et un groupe qui vieillissent merveilleusement bien. A Weird Exits laisse présager d’autres moments fabuleux à venir en compagnie de John Dwyer et ce n’est pas moi qui vais m’en priver.
Ma note: 8/10
Thee Oh Sees
A Weird Exits
Castle Face
40 minutes
https://www.youtube.com/watch?v=W-Ac65av5t4