Critiques

The Brian Jonestown Massacre

Third World Pyramid

  • A Records
  • 2016
  • 39 minutes
8
Le meilleur de lca

Au printemps 2015, ce merveilleux fou qu’est Anton Newcombe faisait paraître l’excellent Musique de film imaginé; une trame sonore quasi instrumentale qui rendait hommage aux cinéastes de la Nouvelle Vague (Truffaut, Godard, etc.). L’année précédente, The Brian Jonestown Massacre nous proposait également le très bon Revelation aux accents folk rock/krautrock. Avec le véhicule créatif de Newcombe, on se trompe rarement.

À la fin du mois d’octobre dernier, l’hyperactif compositeur était de retour avec Third World Pyramid, un 15e album à l’abondant compteur du Brian Jonestown Massacre. Enregistré dans le tout nouveau studio de Newcombe, on retrouve l’artiste dans ses bonnes vieilles pantoufles, s’éloignant un peu de la tendance new wave/krautrock des derniers efforts, mettant ainsi en valeur l’immense talent de créateur chansonnier qui l’habite.

Certaines fines bouches diront que c’est du «pareil au même» et ils n’auront pas tout à fait tort. Mais on parle ici de «pareil au même» d’exception, car ce Third World Pyramid, c’est du Brian Jonestown Massacre à son summum. Le vétéran est en pleine maîtrise de son art, misant sur la qualité des chansons plutôt que sur de nouveaux arrangements ou encore sur un virage stylistique faussement original.

Donc, les fans de Newcombe se retrouveront en terrains connus, mais à la différence que les chansons sont totalement au rendez-vous. Des exemples? L’entrée en matière, chantée par l’épouse du créateur, Katy Lane, et titrée Good Mourning, est parfaitement embrumée. Don’t Get Lost est l’une des grandes chansons de toute l’histoire du Brian Jonestown Massacre. La pop psychédélique Government Beard est accrocheuse et la beatlesque The Sun Ship est sublime.

Et ce n’est pas tout. J’ai adoré le petit côté shoegaze évoqué dans Third World Pyramid, l’instrumentale Oh Bother fait lever les poils sur les bras et Lunar Safe Graveyard fait penser à du Portishead… mais sur l’acide! Finalement, la conclusion hypnotique d’Assignement Song est mémorable. De quoi s’en rouler un p’tit et se perdre dans les méandres de nos réflexions (je pense que je suis crissement dû!).

Honnêtement, quand on jase de rock psychédélique en 2016 (et Dieu sait qu’on en entend de toutes sortes dans cette foisonnante catégorie…), la référence ultime, en ce qui me concerne, demeure The Brian Jonestown Massacre. Disque après disque, malgré l’hyperactivité créative de Newcombe, on se retrouve toujours devant des créations de qualité. Disons qu’aux côtés de ces salopards de Thee Oh Sees, The Brian Jonestown Massacre fait partie de l’élite du rock de poteux à l’américaine.

Ma note: 8/10

The Brian Jonestown Massacre
Third World Pyramid
‘a’ records
39 minutes

https://thebrianjonestownmassacre.com/

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