Anciennement sur Cuchabata Records (Crabe, David and the Woods, Pop Goes), Shining Wizard fait paraître sa première galette sur sa propre étiquette: Bricodisque. Le duo est formé du guitariste Alex Pelchat (Drøm Før Du Dør, Gens Chrétiens et Leftovers Diable) et du batteur Farley Miller (Feefawfum, L’Appel du Vide, Cannot Be Stopped). Les deux jeunes hommes font dans un punk expérimental qui tire sur le free jazz. On est dans les mêmes eaux que Fuck U Kaliss qu’on vous présentait la semaine dernière.

Voilà quelque temps que les Shining Wizard sont à l’œuvre et ça paraît dans le style de composition et surtout dans l’architecture des six pièces qui forment Yeah No. On est toujours profondément dans l’expérimentation, loin de la trame sonore de votre prochain souper romantique… quoique… si ça passait, vous devriez peut-être y aller d’une demande en mariage, car la personne devant vous possède une oreille fine et une ouverture d’esprit sans équivoque.

Pour en revenir à Yeah No, les moments les moins déconstruits apparaissent sur Bros Go Home qui est même parfois accrocheuse. Le duo s’amuse à briser le tempo régulièrement, ne laissant pas le temps à l’oreille de sombrer dans le confort. En fait, à chaque fois qu’elle croit pouvoir enfiler des pantoufles et boire quelques gorgées de lait chaud, Shining Wizard s’empresse de la déstabiliser. C’est une musique à approcher avec votre intellect bien qu’elle vous fera vivre une panoplie d’émotion avec ses éclats de guitare, ses rythmes syncopés et sa bipolarité mélodique.

Parfois, le duo est énervé. Le début de Beer Can Variations est un bon exemple. On a quasiment droit à une mélodie complète. On peut en dire tout autant de Why Even Bother? qui fait dans la nuance au niveau de l’expérimentation. Miller y est particulièrement présent, construisant la trame principale qui nous permet de rester captifs.

C’est un intéressant travail de la part du duo. Souvent, la surenchère expérimentale fait que certains effets ou procédés nous échappent. Un peu plus d’organisation dans le chaos pourrait mettre en lumière les bons coups de Shining Wizard. Les vingt et une minutes de Yeah No ne vous laisseront jamais confortables. Une expérimentation somme toute intéressante pour l’amateur de free jazz.

Ma note: 6/10

Shining Wizard
Yeah No
Bricodisque Records
21 minutes

shiningwizardmtl.bandcamp.com/

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