Critiques

Sarah Bethe Nelson

Fast Moving Clouds

  • Burger Records
  • 2015
  • 40 minutes
6

Sarah Beth NelsonAprès deux albums avec le groupe Prairiedog qui s’est séparé en 2013, la jeune Californienne Sarah Bethe Nelson lançait en mars dernier son premier album solo Fast Moving Clouds, conçu avec l’aide du sitedemo.caucteur Kelly Stoltz (avec qui elle avait travaillé auparavant) et paru sous le respecté label indépendant Burger Records à San Francisco. Sa musique est fortement inspirée de la musique pop des années 60 et le rock des années 90, mélangeant ambiances lo-fi, guitares surfs, synthétiseurs planants, instruments à vents et batteries carrées.

L’album débute effectivement de façon bien «straight-forward» avec Start Somewhere, un rock-pop un peu commun, mais entraînant. Impossible Love décrit une relation un peu malsaine où Sarah Bethe Nelson chante sans gêne à son amant «you’ll pull my hair but not hold my hand», accompagnée de vieillottes guitares tordues et d’une séquence post-refrain très charmante rappelant presque les Beach Boys. La piste suivante, Black Telephone, ralentit un peu l’allure sans perdre de caractère. À la fois légère et sexy, on se laisse enivrer par le rythme binaire, les guitares pentatoniques, la flûte presque caricaturale et la trompette noyée dans la réverbération. Paying, la ballade de l’album (un peu longue), est lente et mélancolique par ses arpèges de guitares avec effet «chorus». La chanson est probablement une référence au métier de barmaid qu’elle a pratiqué à San Francisco, où elle raconte qu’elle n’offre plus à boire à un certain homme semblant abuser de son hospitalité. L’album reprend de l’allure quand sa chanson éponyme (qui porte bien son nom d’ailleurs), un «shuffle» rapide, lourd et planant, vient remettre un peu de vent dans les voiles.

Fast Moving Clouds est par contre plutôt inconstant. Des pièces comme Shake Shake (chanson ambiante minimaliste peu convaincante et heureusement assez courte) et Uneasy (on croirait entendre une musique publicitaire) cassent un peu la fête. Every Other Sunday est une longue improvisation psychédélique, qui malgré ses bonnes intentions et ses excellents sons de synthétiseurs, s’étire un peu trop. Malgré la très bonne sitedemo.cauction de l’album, la batterie peut sembler parfois légèrement imprécise et maladroite pour l’oreille plus avertie. Les finales manquent un peu de variétés, toujours un accord de tonique sur résonance plus ou moins prolongée, excepté la pièce éponyme où on a droit à une habile et grinçante conclusion de synthétiseur.

Malgré quelques moments moins inspirés, Sarah Bethe Nelson a sitedemo.cauit de belles réussites sur Fast Moving Clouds avec sa voix venteuse, ses guitares espiègles et ses textes francs. Parfois dansante parfois introspective, sa musique charmante saura plaire autant aux amateurs des Rumblers que ceux de Metric. On pourrait très bien entendre certaines de ses pièces un soir de semaine à La Rockette !

Ma note: 6/10

Sarah Bethe Nelson
Fast Moving Clouds
Burger Records
40 minutes

https://www.facebook.com/sarahbethenelson

https://soundcloud.com/burgerrecords/sarah-bethe-nelson-paying

Inscription à l’infolettre

Ne manquez pas les dernières nouvelles!

Abonnez-vous à l’infolettre du Canal Auditif pour tout savoir de l’actualité musicale, découvrir vos nouveaux albums préférés et revivre les concerts de la veille.