Pierre Lapointe
Paris tristesse
- Audiogram
- 2015
- 48 minutes
Initialement, cet album ne devait pas se retrouver sur les tablettes des disquaires québécois. Prévu et conçu pour son public français, ce Paris tristesse, qui regorge d’ailleurs d’annotations à la Ville Lumière, nous arrive finalement trois mois après sa sortie chez nos cousins.
La simplicité volontaire est palpable depuis quelque temps chez Pierre Lapointe. Abstraction faite de Punkt, sorti en 2013, l’artiste pige allégrement dans ses compositions antérieures – tant chez celles qui ont vu le jour que celles mises de côté – pour concocter des albums dépouillés; il y a eu Seul au piano en 2011, puis le maxi Les Callas en 2013. Et nous voici en 2015 avec ce nouveau disque où Pierre Lapointe revisite son catalogue.
Cette fois, il cible ses compositions les plus tristes et les dénude de leurs arrangements, les enveloppant uniquement des notes blanches et noires de son piano.
Les lignes de la main (originalement sur Sentiments humains) ouvre le bal, donnant à entendre un Pierre Lapointe en pleine maîtrise de son piano, mais aussi de son texte, qu’il connaît, bien évidemment, sur le bout des doigts.
La lancée se poursuit avec Je déteste ma vie (sur Les Callas), où le dépouillement des arrangements permet de se concentrer sur un texte d’une mélancolie infinie.
«J’ai tenu mes envies de revenir en laisse/Et j’ai pleuré au loin, au bien trop loin de toi/Je déteste ma vie, c’est long ma vie sans toi/Je sais trop que ma place est dans tes bras.»
Les reprises dépouillées se poursuivent ainsi jusqu’à l’arrivée de La plus belle des maisons, une toute nouvelle composition où l’amour perdu se veut le thème central. Une chanson bien en phase avec la sitedemo.cauction proposée, à savoir triste à souhait.
Paris tristesse est linéaire et plaira assurément aux fans de Lapointe qui y retrouveront en plus trois reprises de classiques de la chanson française.
Ainsi, en fin d’album, Lapointe fait sien C’est extra, de Léo Ferré, Le mal de vivre, de Barbara et Comme ils disent, de Charles Aznavour (seule pièce où le piano laisse place à une guitare). Il dépouille ces trois compositions, ralentit leur rythme, obligeant ainsi l’auditeur à se concentrer sur les – magnifiques – textes. Une conclusion réussie.
Ma note: 7,5/10
Pierre Lapointe
Paris tristesse
Audiogram
48 minutes
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