Critiques

Perfect Pussy

Say Yes To Love

  • Captured Tracks
  • 2014
  • 24 minutes
7

perfect-pussy-say-yes-to-loveMeredith Graves et sa bande débarquent de Syracuse, New York et ne croient pas encore à leur trip. Ils se sont d’abord réunis en 2012 pour faire une performance en tant que groupe punk fictif dans le film Adult World de Scott Coffey. Ensuite, ils ont continué à jouer ensemble pour profiter du gros fun que cela leur procurait. Un EP de quatre titres plus tard, ils ont gagné le gros lot et se sont ramassés au coeur d’un buzz médiatique inégalé. Graves était autrefois dans le groupe noise Shoppers, le bassiste Greg Ambler était dans SoreXcuse et le batteur Garett Koloski faisait partie d’un projet rock nommé Sswampzz. Si ces trois bands ne vous disent rien, c’est normal. La scène locale de Syracuse n’est pas exactement sous le radar des plus gros médias du monde.

Pour Perfect Pussy, par contre. C’est une autre histoire.

D’abord le nom, juste assez ridicule pour bien accrocher l’oreille, est probablement à l’origine du bouche-à-oreille qui précède toujours le raz-de-marée de la grosse hype. Ensuite, l’écho de leurs spectacles ou les fichiers MP3 de leur EP se sont probablement rendus jusqu’aux oreilles de certains journalistes et magazines influents et blablabla. Il n’y a pas de magie. C’est toujours le même scénario.

Qu’en est-il de ce premier véritable album donc?

C’est encore plus sale et noisy que le premier EP. Imaginez les moments les plus criards des albums d’Atari Teenage Riot, remplacez les beats synthétiques par une guitare frénétique, une section rythmique bien plombante et une autre guitare en constant feedback. Prenez le tout, accrochez-le derrière votre char et faites de la trail pendant une demi-heure et vous êtes assez près de la réalité. C’est très intense et hermétique et ce n’est pas exactement de la musique de première date, sauf si ladite date a un mohawk vert fluo et un t-shirt d’Exploited.

Cela dit, et même si on n’en saisit pas un traître mot lors de l’écoute, les textes de mademoiselle Graves sont intelligents et poétiques. Une authentique vulnérabilité s’en dégage et on l’imagine plus hurler ses paroles cachées dans un coin que bien défiante avec les majeurs dans les airs. Dans une société qui a tendance à nous vendre le sexe comme un vulgaire sitedemo.cauit interchangeable, ça fait du bien de lire des paroles comme: «We make love and fall so/And it doesn’t feel good/It’s not magic, it’s work/But it’s real and that’s cool». C’est un exemple parmi tant d’autres (tiré de la pièce Work), mais elle a de la mine dans le crayon cette Meredith.

Bien sûr, on peut trouver leur album un brin redondant malgré ses quelques moments plus expérimentaux. Reste que Perfect Pussy a eu la bonne idée de ne pas trop faire durer l’assaut. Pour une fois que la hype a un peu raison, gâtez-vous donc les punks!

Ma note: 7/10

Perfect Pussy
Say Yes to Love
Captured Tracks
24 minutes

prrfectpussy.bandcamp.com

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=Er2-ujXSpw8[/youtube]